Le leader du mouvement contre la vie chère en Martinique Rodrigue Petitot fait appel de sa condamnation à dix mois de prison

Le militant a écopé de dix mois de prison ferme après des appels à "attaquer" les élus locaux. Son avocat estime que cette condamnation en fait "un prisonnier d'opinion".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Rodrigue Petitot, le 10 novembre 2024, à Paris. (BASTIEN OHIER / HANS LUCAS via AFP)

En Martinique, le leader du mouvement contre la vie chère fait appel de sa condamnation à dix mois de prison ferme, a appris franceinfo. Rodrigue Petitot était jugé lundi 2 décembre à Fort-de-France, après avoir diffusé plusieurs vidéos sur le réseau TikTok. Le militant appelait à "attaquer" les élus locaux qui ne fermeraient pas leurs mairies en solidarité avec le RPPRAC, du nom du mouvement contre la vie chère. Ses avocats dénoncent une décision politique.

Rodrigue Petitot est retourné au centre de détention de Ducos, dans le centre de la Martinique, où il était incarcéré depuis plusieurs jours. Un juge de l’application des peines décidera si le militant peut être libéré prochainement sous bracelet électronique. Dès l'annonce du jugement, certains des militants du mouvement contre la vie chère qui entouraient le tribunal de Fort-de-France ont caillassé le bâtiment, mais la nuit est restée globalement calme dans l’île.

"Prisonnier d'opinion"

Lundi, lors de l'audience, Rodrigue Petitot a expliqué que son message sur TikTok a été mal compris. "On va vous attaquer", disait le militant aux élus. "On va faire un grand nettoyage, de l'extérieur comme de l'intérieur", avant de nuancer son propos quelques jours plus tard, toujours sur les réseaux. "Quand on parle d'attaquer, c'est de mettre en place ce qu'il faut pour que de vraies personnes soient à vos postes. Les mots sont peut-être agressifs, mais pas plus agressifs que les prix qui sont dans les supermarchés", a-t-il complété.

"Il me semble que nous sommes ici dans un discours politique et qu'il ne nécessitait pas cette procédure et encore moins une condamnation à dix mois d'emprisonnement. C'est faire de Monsieur Petitot un prisonnier d'opinion."

Me Eddy Arneton

à franceinfo

C’est le préfet de la Martinique qui a saisi la justice dans cette affaire, évoquant des propos "séditieux" et "racialistes". L'avocat de Rodrigue Petitot, Me Eddy Arneton, estime que l'on "veut criminaliser le leader d’un mouvement citoyen". En état de récidive légale, Rodrigue Petitot risquait en réalité jusqu’à 20 ans de prison.

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