Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué lundi qu'elle essaierait de "passer au débat" sur la laïcité de l'UMP mardi
La ministre de l'Ecologie a expliqué sur France Inter qu'elle en attendait des "réponses concrètes", comme sur le thème des menus des cantines scolaires "qui commence à casser la tête de tout le monde".
Ce débat décrié, qui divise l'UMP et jusqu'au sommet de l'exécutif, a lieu mardi après-midi, organisé par l'UMP à l'instigation de Nicolas Sarkozy.
Le Premier ministre François Fillon et sa ministre Roselyne Bachelot ont fait savoir qu'ils n'iraient pas à cette réunion convoquée de 16h00 à 20h00 dans un hôtel parisien.
Lundi matin, Nathalie Kosciusko-Morizet a donc expliqué, pour sa part, qu'elle entendait "essayer" de se rendre au débat organisé mardi à l'occasion d'une convention de l'UMP pour y poser des questions concrètes. "J'ai prévu d'essayer de passer au débat, même si je ne suis pas formellement invitée à y parler (...) J'en attends quelques réponses concrètes sur des sujets auxquels on est confrontés comme élu local", comme "la question des menus à la cantine", a indiqué Mme Kosciusko-Morizet, qui est maire de Longjumeau (Essonne). Elle a évoqué la question "des enfants de 6 ans qui refusent de manger du hachis Parmentier, sous prétexte que le boeuf il n'a pas été égorgé comme il faut".
On ne touchera pas à la loi de 1905
De son côté, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant assure dans la presse que "la loi de 1905 ne sera pas modifiée", dans une interview au quotidien régional Ouest-France paru lundi. "D'ores et déjà, je peux dire que la loi de 1905" - sur la séparation des Eglises et de l'Etat - "ne sera pas modifiée", a affirmé Claude Guéant à la veille du débat.
"Je poursuis un double-objectif : rappeler l'importance de la laïcité, sa réalité, ses conséquences et décrisper les relations entre les différentes composantes de notre société", poursuit le ministre, en déplacement en Loire-Atlantique lundi.
Les grandes religions de France critiquent le débat
Les représentants des six grandes religions de France ont pris leurs distances avec le débat controversé sur la laïcité. Réunis au sein de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), ils ont signé une déclaration commune rendue publique mercredi 30 mars.
En s'opposant au débat sur islam et laïcité, voulu par Nicolas Sarkozy et qui , ils ont expliqué vouloir éviter "amalgames et risques de stigmatisation". Dans cette tribune rédigée "sans aucun esprit polémique ou partisan", catholiques (Mgr André Vingt-Trois), protestants (pasteur Claude Baty), orthodoxes (Métropolite Emmanuel), musulmans (président du CFCM, Mohammed Moussaoui), juifs (Grand Rabbin Gilles Bernheim), et bouddhistes (révérend Olivier Wang-Genh) ont souligné que "la laïcité est un des piliers de notre pacte républicain, un des supports de notre démocratie, un des fondements de notre vouloir vivre ensemble".
"Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis", ont-ils mis en garde, en estimant "capital, pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation".
"Le débat est toujours signe de santé et de vitalité. (...) Mais un parti politique, fût-il majoritaire, est-il la bonne instance pour le conduire seul?", se sont-ils interrogés.
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Voir aussi: 1905-2005: Eglises-Etat, un siècle de séparation (archives)
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