À Caen, la vente aux enchères d'objets de la Milice française, soutien des nazis, fait polémique
Sur le catalogue de vente de cette entreprise spécialisée dans la vente d'objets militaires anciens, on trouve un casque couleur kaki, orné du signe de la Milice, le Gamma, (en fait la troisième lettre de l'alphabet grec - Ɣ) ou encore une vareuse ornée du même signe, brodé sur la poche. La vente propose aussi des boutonnières et des brassards, 14 lots en tout qui scandalisent Jean-Pierre Ménnessier, chargé de la veille mémorielle sur les sites de vente en ligne pour le Souvenir français. "C'est une insulte à notre République, c'est une insulte à la mémoire", dit-il.
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Le Souvenir français (et ses 200 000 adhérents) demande l'annulation de la vente d'autant qu'elle a lieu à Caen, ville martyre de la Seconde Guerre mondiale. "Je pense à tous les disparus de la prison de Caen qui ont été fusillés. Ces gens-là ont été arrêtés par la Milice", reprend Jean-Pierre Ménnessier.
"Ce sont des collaborateurs nazis. Ils ont martyrisé, torturé, déporté des innocents".
Jean-Pierre Ménnessier, chargé de la veille mémorielle sur les sites de vente en ligne pour le Souvenir français
Pour les organisateurs de la vente, ces lots sont des témoins de l'histoire, pas des objets de propagande. La vente est légale explique maître Jean Rivola le commissaire-priseur.
"On n'a pas le droit de faire la promotion dans le cadre d'une vente d'objets qui ont trait à des organismes qui ont été condamnés au tribunal pénal de Nuremberg. La Milice française n'a pas été condamnée."
Maitre Jean Rivola commissaire priseur de la venteà franceinfo
Le commissaire-priseur Maître Jean Rivola s'appuie sur l'article R645-1 du Code pénal. "Je peux partager un certain émoi. Après, il est parfaitement loisible et légal de mettre ces lots en vente." Le Souvenir français envisage tout de même de porter plainte pour tenter d'annuler cette vente aux enchères, prévue le 13 mai.
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