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À Caen, la vente aux enchères d'objets de la Milice française, soutien des nazis, fait polémique

L'association le Souvenir français demande l'annulation de la vente d'objets historiques et militaires de la Milice française, la police politique de Vichy qui a collaboré avec le régime nazi. Les enchères sont prévues le 13 mai.
Article rédigé par franceinfo - Marie-Astrid Guégan
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Soldats de la Milice française à l'entraînement pour aider l'armée allemande à Ploermel, en juin 1944. (BERLINER VERLAG/ARCHIV / DPA-ZENTRALBILD)

Sur le catalogue de vente de cette entreprise spécialisée dans la vente d'objets militaires anciens, on trouve un casque couleur kaki, orné du signe de la Milice, le Gamma, (en fait la troisième lettre de l'alphabet grec - Ɣ) ou encore une vareuse ornée du même signe, brodé sur la poche. La vente propose aussi des boutonnières et des brassards, 14 lots en tout qui scandalisent Jean-Pierre Ménnessier, chargé de la veille mémorielle sur les sites de vente en ligne pour le Souvenir français. "C'est une insulte à notre République, c'est une insulte à la mémoire", dit-il.

>>> Des souvenirs de la Milice vendus aux enchères provoquent la polémique

Le Souvenir français (et ses 200 000 adhérents) demande l'annulation de la vente d'autant qu'elle a lieu à Caen, ville martyre de la Seconde Guerre mondiale. "Je pense à tous les disparus de la prison de Caen qui ont été fusillés. Ces gens-là ont été arrêtés par la Milice", reprend Jean-Pierre Ménnessier.

"Ce sont des collaborateurs nazis. Ils ont martyrisé, torturé, déporté des innocents".

Jean-Pierre Ménnessier, chargé de la veille mémorielle sur les sites de vente en ligne pour le Souvenir français

Pour les organisateurs de la vente, ces lots sont des témoins de l'histoire, pas des objets de propagande. La vente est légale explique maître Jean Rivola le commissaire-priseur.

"On n'a pas le droit de faire la promotion dans le cadre d'une vente d'objets qui ont trait à des organismes qui ont été condamnés au tribunal pénal de Nuremberg. La Milice française n'a pas été condamnée."

Maitre Jean Rivola commissaire priseur de la vente

à franceinfo

Le commissaire-priseur Maître Jean Rivola s'appuie sur l'article R645-1 du Code pénal. "Je peux partager un certain émoi. Après, il est parfaitement loisible et légal de mettre ces lots en vente." Le Souvenir français envisage tout de même de porter plainte pour tenter d'annuler cette vente aux enchères, prévue le 13 mai.

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