Emeutes en Nouvelle-Calédonie : deux personnes sont mortes et des "centaines" d'autres ont été blessées
Situation "insurrectionnelle" en Nouvelle-Calédonie : deux personnes sont mortes dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 mai après les émeutes suscitées par une réforme constitutionnelle votée par l'Assemblée nationale mais rejetée par les indépendantistes. Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a fait état de "centaines" de blessés, dont une "centaine" de policiers et gendarmes.
La première victime de ces émeutes, les plus graves depuis celles qui ont agité le territoire français du Pacifique Sud dans les années 1980, est décédée des suites de ses blessures après avoir été touchée par des tirs avec deux autres personnes, a annoncé le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc.
Le représentant de l'Etat français a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été atteinte par un "tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre". Une deuxième personne a également trouvé la mort pendant la nuit, a confirmé plus tard le haut-commissariat, sans autre précision sur les circonstances de ce décès.
"On est dans une spirale mortelle"
Malgré le couvre-feu mis en place à Nouméa, les graves violences qui ont débuté lundi dans tout l'archipel ont repris mardi soir dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre. "On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", s'est inquiété Louis Le Franc.
"L'heure doit être à l'apaisement. (...) L'appel au calme est impératif."
Louis Le Franc, haut-commissaire de la Républiqueen conférence de presse
Le haut-commissaire a fait état d'"échanges de tirs de chevrotine entre les émeutiers et les groupes de défense civile à Nouméa et Paita" et dit avoir fait intervenir les policiers d'élite du Raid pour empêcher un groupe d'émeutiers qui se dirigeait vers un dépôt de gaz.
Le ministre de la fonction publique du gouvernement local, Vaimu'a Muliava, a rapporté que deux personnes avaient été blessées par balles à Ducos, dans le nord-ouest de Nouméa, "par un garagiste qui protégeait son entreprise".
"Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés", a insisté Louis Le Franc. "On est dans une spirale mortelle, il faut que ces jeunes que je qualifie d'émeutiers arrêtent."
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