Emeutes en Nouvelle-Calédonie : le gouvernement annonce l'interdiction de TikTok sur l'archipel

Le Premier ministre Gabriel Attal a également annoncé le déploiement de militaires "pour sécuriser" les ports et l'aéroport du territoire.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une femme tient un téléphone portable devant le logo TikTok affiché sur un écran d'ordinateur, le 29 avril 2024, à Edmonton, Canada. (ARTUR WIDAK / NURPHOTO / AFP)

Après avoir décrété l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé plusieurs mesures, mercredi 15 mai, pour faire face à la vague de violences sur l'archipel. Il a évoqué le déploiement de militaires "pour sécuriser" les ports et l'aéroport du territoire, ainsi que l'interdiction du réseau social TikTok. Le réseau social, propriété de la société chinoise ByteDance, est un des vecteurs de communication préférés entre les groupes qui commettent des violences depuis trois nuits en Nouvelle-Calédonie.

L'interdiction "est en vigueur" et "fonctionne opérationnellement" sur les téléphones portables dans l'archipel, a précisé Matignon. "C'est l'office des postes et des télécommunications de Nouvelle-Calédonie [établissement public du gouvernement de Nouvelle-Calédonie] qui intervient depuis hier pour bloquer les accès à l'application TikTok", a-t-on ajouté. "Le blocage de sites internet prônant des actes terroristes ou en faisant l'apologie" est autorisé sous le régime de l'état d'urgence, rappelle le site vie-publique.fr. De son côté, Nicolas Hervieu, professeur de droit public, estime sur X que "le lien avec le terrorisme est plus que douteux" ici, et que la légalité de cette décision est "discutable"Dans tous les cas, il rappelle qu'il s'agit d'une mesure "sans précédent".

"Déterminant pour le retour au calme"

"S'il s’avérait que les émeutiers utilisent TikTok pour provoquer à la rébellion armée et se coordonner, c’est une mesure qui peut être proportionnée à la nécessité de rétablir l’ordre et la sécurité publique", avance de son côté sur le même réseau social l'avocat-blogueur Maître Eolas.

Le chef du gouvernement a assuré que l'état d'urgence, instauré sur l'archipel depuis 20 heures, heure de Paris (5 heures à Nouméa), "sera déterminant pour le retour au calme". Car "la situation en Nouvelle-Calédonie est grave", a-t-il jugé. "Depuis quelques jours, un déchaînement de violence inouïe fait rage, avec des pillages des incendies, des violences physiques d'une ampleur rare – et trois morts parmi les habitants" auxquels s'ajoute le décès d'un gendarme, a-t-il relaté.

"Ce n'est pas acceptable, ce n'est pas admissible, rien ne pourra jamais le justifier."

Gabriel Attal

La "priorité absolue" du gouvernement reste "le retour à l'ordre, au calme", "condition pour tout dialogue", a insisté Gabriel Attal. Il a par ailleurs promis d'inviter prochainement les parties prenantes de Nouvelle-Calédonie à une réunion à Matignon en vue de trouver un accord politique global, après l'adoption d'une loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral contestée par les indépendantistes. "Nous n'économisons aucun moyen, aucun effort pour permettre" ce retour au calme, a encore insisté le chef du gouvernement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.