Violences en Nouvelle-Calédonie : "Les routes sont bloquées avec des palettes en feu ou des barres de fer", témoigne un habitant de Nouméa
Les écoles, collèges et lycées de Nouméa fermés, des commerces rideaux baissés, d'autres incendiés. La Nouvelle-Calédonie a fait face à une nouvelle nuit d'émeutes avec des pillages, des feux et des affrontements avec les forces de l'ordre. 35 policiers et gendarmes ont été blessés et 48 personnes interpellées.
Des actions particulièrement violentes alors qu'à Paris les députés doivent voter mardi 14 mai en fin de journée sur le dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Un projet qui provoque la colère des indépendantistes.
"Les points stratégiques sont complètement bloqués"
Dans la matinée des fumées noires s'élevaient encore de plusieurs quartiers de Nouméa. Une ambiance très tendue, Sébastien l'a constaté en sortant de chez lui : "Les points stratégiques sont complètement bloqués, c'est-à-dire que les ronds-points sont cramés, avec beaucoup de cailloux de partout. Les routes sont bloquées avec des palettes en feu ou des barres de fer. Quand je suis allé vers le collège de ma fille pour voir s'il était ouvert, il y a des manifestants qui viennent te charger pour te faire partir. Donc là, tout le monde est chez soi."
L'aéroport est fermé avec aucun vol aujourd'hui. Des magasins, pillés durant la nuit, restent portes ouvertes. Des usines et des concessions automobiles ont été ravagées par des incendies volontaires. Le Medef local ouvre une cellule de crise pour venir en aide aux patrons et salariés au chômage technique.
"Des armes automatiques, de poing et des fusils de chasse"
"Je ne tiens pas à avoir des morts en Nouvelle-Calédonie", alerte mardi 14 mai Louis Le Franc, Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, au micro de Nouvelle-Calédonie La Première, appelant "chacun à [prendre] ses responsabilités" et demandant "aux autorités coutumières de faire leur travail".
"On n'allume pas des feux sur des endroits très fréquentés, on ne met pas des carcasses de voitures sur la voie publique", lance le représentant de l'État dans ce territoire du Pacifique Sud, qui rappelle que ces pratiques sont "illégales et mettent en insécurité l'ensemble de la population". Il juge par ailleurs "grave" que "des armes automatiques, des armes de poing et des fusils de chasse soient utilisés par des jeunes". "Je vais engager le GIGN sur le secteur de Saint-Louis et s'ils se trouvent en situation de tirs appliqués contre eux, ce seront des réactions de légitime défense", prévient donc Louis Le Franc.
Les autorités demandent aux habitants de rester chez eux autant que possible. Un couvre-feu a été décrété pour dans la nuit de mardi à mercredi à partir de 18 heures. Le transport d'armes et la vente d'alcool sont interdits. Des renforts de gendarmes et policiers sont attendus sur place.
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