Crise en Nouvelle-Calédonie : ce qu'il faut retenir de la journée du dimanche 19 mai
L'Etat a lancé, dimanche 19 mai, une vaste opération des forces de l'ordre en Nouvelle-Calédonie, sur la route reliant Nouméa à son aéroport international, pour tenter de rétablir "l'ordre républicain" sur le territoire.
La colère des indépendantistes, provoquée par une réforme du corps électoral de l'archipel du Pacifique, a enclenché un cycle de violences marquées par des jours et des nuits d'incendies et d'affrontements. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée en Nouvelle-Calédonie.
Plus de 600 gendarmes déployés
Le gouvernement a lancé dimanche une vaste opération des forces de l'ordre en Nouvelle-Calédonie. "Avec plus de 600 gendarmes", cette opération visait "à reprendre totalement la maîtrise de la route principale de 60 km entre Nouméa et l'aéroport", a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dans un message sur X.
"L'ordre républicain sera rétabli, quoi qu'il en coûte", a martelé le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc. "Les consignes de fermeté sont passées", a abondé Gérald Darmanin sur X. Un convoi constitué de blindés de la gendarmerie et d'engins de chantier a parcouru cet axe pour supprimer tous les obstacles. "L'opération de dégagement de la grande route (...) a été un succès : 76 barrages détruits", s'est félicité le ministre dans son tweet.
Quatre présidents de régions d'outre-mer demandent le "retrait" de la réforme
Les présidents des régions Réunion, Guadeloupe, Martinique et de la collectivité de Guyane ont demandé, dimanche, le "retrait" de la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. "Seule la réponse politique mettra fin à la montée des violences et empêchera la guerre civile", écrivent-ils dans une tribune publiée par Outre-mer La 1ère.
Le texte est signé par une vingtaine de personnalités politiques, dont la présidente de la région Réunion, Huguette Bello (gauche), ainsi que par ses homologues de Guadeloupe, Ary Chalus (majorité présidentielle), de Martinique, Serge Letchimy (gauche), et de Guyane, Gabriel Serville (gauche). Ils estiment que "la réponse sécuritaire qui consiste à mettre en place des mesures exceptionnelles (…) n'apporte pas de solution". Le retrait du texte est, selon eux, "un préalable à la reprise d'un dialogue apaisé".
Les collèges et lycées fermés la semaine prochaine
Tous les collèges et lycées publics et privés de Nouvelle-Calédonie resteront fermés du mardi 21 mai au vendredi 24 mai, a fait savoir le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Concernant les écoles primaires, les communes et provinces communiqueront directement sur leurs modalités de fonctionnement aux familles.
Les cours ne reprendront "que lorsque toutes les conditions de sécurité seront réunies", détaille le communiqué de l'exécutif. "Cette période sera mise à profit pour élaborer les meilleurs scénarios d'une reprise des activités d'enseignement intégrant toutes les dimensions matérielles, humaines et psychologiques." Depuis mardi, seuls les établissements scolaires de Nouméa étaient fermés.
Une centaine de containers de ravitaillement réceptionnés
"Une opération de prise en charge de 103 containers de denrées alimentaires et de médicaments a été menée par la direction régionale des douanes au port autonome de Nouméa", a annoncé dimanche le haut-commissariat en Nouvelle-Calédonie. Alors que plusieurs barrages ont été érigés par les opposants à la réforme constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les provinciales, "les services de l'Etat sont mobilisés pour assurer l'acheminement de ces produits", ajoute le haut-commissariat.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a appelé "solennellement toutes les personnes présentes sur ces barrages à faciliter le passage des convois de ravitaillement", car "il en va de la survie de nos malades et de nos populations, qui ont un besoin urgent de soins et de nourriture".
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