Dialogue, reconstruction, solidarité avec les forces de l'ordre... Les objectifs de la visite d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie

Le chef de l'Etat est en visite dans l'archipel pendant une journée. A l'issue de son déplacement, il devrait faire plusieurs annonces, d'après son entourage.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Emmanuel Macron a atterri à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, le 23 mai 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

L'objectif affiché est de renouer le dialogue et d'accélérer le retour à l'ordre, après plus d'une semaine d'émeutes liées à une réforme électorale contestée. Emmanuel Macron se rend en Nouvelle-Calédonie pour une visite éclair, jeudi 23 mai. Le chef de l'Etat doit y installer une "mission", a précisé la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot. Il sera accompagné de trois ministres : Gérald Darmanin (Intérieur), Sébastien Lecornu (Armées) et Marie Guévenoux (Outre-mer). La visite ne devrait durer qu'une journée, compte tenu du long trajet jusqu'aux antipodes, des conditions de sécurité encore précaires sur place et afin de "ne pas surcharger d'activités les différentes forces qui sont présentes sur le territoire", explique une source proche de l'Elysée. 

Il s'agira de "renouer le fil du dialogue" politique et d'"anticiper la reconstruction" économique, a résumé le Premier ministre, Gabriel Attal, devant l'Assemblée nationale. Voici les principales raisons de ce déplacement.

Exprimer sa solidarité et remercier les forces de l'ordre

Le chef de l'Etat se rend sur place pour "exprimer sa solidarité avec les Calédoniens", a fait savoir l'entourage du président. Il veut aussi "remercier les forces de sécurité intérieure" et les forces armées mobilisées dans l'archipel du Pacifique. Un millier de policiers et de gendarmes ont été envoyés en renfort dans le territoire d'outre-mer, où les récentes violences ont fait six morts, dont deux gendarmes. L'Assemblée nationale leur a rendu hommage mardi en observant une minute de silence. Alors que le retour à l'ordre reste la priorité affichée par l'exécutif, le gouvernement assure, par la voix de Prisca Thevenot, que la situation "est en voie de se normaliser".

Installer une mission de dialogue

Emmanuel Macron doit rencontrer des élus locaux et "des représentants de la société civile calédonienne", selon son entourage. Après ces rencontres, le chef de l'Etat devrait prendre la parole. C'est à ce moment-là qu'il devrait annoncer la création d'une "mission" confiée à des "gens administratifs et non pas politiques", a précisé Gérald Darmanin lors de son audition devant la commission des lois de l'Assemblée nationale. Interrogé par Nouvelle-Calédonie La 1ère, le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, a évoqué les noms du préfet Rémi Bastille, de l'ex-conseiller outre-mer de Matignon Frédéric Potier et de l'actuel directeur de cabinet de la ministre de l'Education nationale, Eric Thiers.

"Ce déplacement doit permettre le retour d'un début de dialogue entre les différentes parties", avance l'entourage du président. La question d'une prolongation de l'état d'urgence en vigueur dans l'archipel depuis mercredi "n'a pas été abordée en Conseil des ministres" mardi, selon la porte-parole, pas plus qu'un éventuel report de la réforme du corps électoral local. Emmanuel Macron "aura l'occasion, à l'issue de ce déplacement, de s'exprimer sur le volet politique", promet son entourage.

Aborder la reconstruction de l'archipel 

Emmanuel Macron devrait aussi faire des "annonces concernant la reconstruction", a fait savoir son entourage. Les émeutes ont engendré des dégâts et des pertes pour les entreprises locales, déjà en proie à de graves difficultés dans les secteurs économiques clés, le BTP et le nickel.

Mardi, la Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie a estimé à un milliard d'euros les dégâts liés aux émeutes pour les entreprises. A l'échelle de l'archipel, "c'est considérable", et "tous les secteurs d'activité sont touchés", a détaillé le président de la CCI, David Guyenne. "Le commerce en majorité, bien sûr, mais aussi des industries et surtout beaucoup d'entreprises de services, notamment les concessionnaires automobiles", a-t-il ajouté.

"Il va falloir aussi penser aux coûts indirects pour l'économie. Deux cents entreprises brûlées et anéanties, ça correspond à plus de 2 000 employés. Il faudra que la collectivité puisse assurer leur salaire, le chômage, il faudra aussi qu'on puisse soutenir les entreprises qui, certes, n'ont pas été brûlées et endommagées, mais qui vont devoir fonctionner dans un climat économique complètement dégradé pour une période assez conséquente", a-t-il pointé.

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