Nouvelle-Calédonie : Jean-Philippe Tanguy défend un nouveau référendum "dans 40 ans" pour donner une "perspective politique à la partie minoritaire"
Un nouveau référendum d'autodétermination "dans 40 ans" offre "une perspective politique à la partie minoritaire" en Nouvelle-Calédonie, a défendu vendredi 17 mai sur franceinfo le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, défendant la proposition de Marine Le Pen, après trois jours de violences dans l'archipel.
Malgré la victoire du camp des non-indépendantistes à l'issue des trois consultations prévues par les accords de Nouméa, en 2018, en 2020 et en 2021, la triple candidate à l'élection présidentielle s'est ainsi montrée favorable à un nouveau processus d'autodétermination. "Peut-être faut-il un référendum de plus, mais il faut qu'il soit dans 40 ans, pour que l'État accepte d'investir sans prendre le risque de voir ses investissements perdus", a expliqué jeudi la cheffe de file des députés RN sur France 2. Une position "fondée sur plusieurs éléments importants qui caractérisent le marinisme", a souligné Jean-Philippe Tanguy. "Quand vous aspirez à présider le destin de la France, vous devez vous assurer que tout le monde se sente dans la République" et "prendre en considération la position de la partie kanak", a-t-il défendu. "Marine Le Pen donne une perspective à ce territoire, à toutes les parties prenantes", a-t-il résumé.
Pas un "totem" mais "une base de négociations"
"À partir du moment où vous fermez définitivement la solution politique pour les partis kanak, malheureusement, vous laissez à une partie la violence comme seule échappatoire", a-t-il ajouté, tout en rappelant que la patronne des députés RN avait indiqué à Gérald Darmanin que "le calendrier" du projet de réforme constitutionnelle "n'était pas le bon", source de possibles troubles futurs dans l'archipel.
Selon le député de la Somme, Marine Le Pen "n'a pas donné le chiffre de 40 ans comme un totem" mais plutôt comme "la base d'une négociations" afin "de laisser le temps au processus qui vient de se clore de prospérer". Si le RN souhaite "évidemment le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France", cette solution permet de tenir compte de "l'histoire", du "vécu" et des "traditions" de l'archipel, a rappelé Jean-Philippe Tanguy. "Nous sommes un soutien indéfectible à la Nouvelle-Calédonie dans la République", a-t-il poursuivi.
Un compromis avec les indépendantistes et la promesse d'un futur référendum constitue une rupture avec la doctrine historique du parti d'extrême droite, qui a toujours affiché son hostilité aux indépendantistes. "La Nouvelle-Calédonie reste française. Il faut maintenant œuvrer à la restauration de l’unité. Je le ferai", avait assuré sur X Marine Le Pen à l'issue du référendum de 2021.
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