Nouvelle-Calédonie : pour le Medef local, "la situation n'est pas du tout stabilisée"

"Des entreprises sont encore assiégées, voire incendiées" déclare sa présidente Mimsy Daly qui prévoit déjà des difficultés pour payer les salaires "à la fin du mois".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des carcasses de voitures incendiées devant un concessionnaire Renault à Nouméa, les 17 mai 2024. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

En Nouvelle-Calédonie, "la situation n'est pas du tout stabilisée, de notre point de vue", affirme Mimsy Daly, présidente du Medef de l'archipel, vendredi 17 mai sur franceinfo alors que dans la matinée, les autorités locales affirmait que la situation étaitt "plus calme et apaisée dans le grand Nouméa", à l'exception des quartiers "à reprendre".

"À l'heure où je vous parle, des entreprises sont encore assiégées, voire incendiées", ajoute Mimsy Daly alors que la nuit approche. Le territoire a déjà vécu quatre longues nuits d'émeutes et de pillages, sur fond de contestation de la réforme du corps électoral. "Nous faisons face, par ailleurs, à des situations de pénurie qui tendent à progresser et mettre une pression sur un certain nombre d'entreprises, notamment les commerces de distribution alimentaire et les pharmacies", indique-t-elle."On n'en est pas au rationnement", nuance-t-elle toutefois.

"Trop tôt" pour chiffrer la facture

Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie dit avoir identifié "un stock suffisant de deux mois" mais reconnaît que "toute la difficulté réside dans le réapprovisionnement des commerces et des stations-service" dans l'agglomération de Nouméa. "Certaines communes ont perdu 100% de leur capacité de distribution", abonde Mimsy Daly.

Quant à la facture des émeutes, "il est encore trop tôt" pour la chiffrer, selon elle, car "on ne peut même pas faire les bilans de base pour estimer les dégâts". La Chambre de commerce et d'industrie de l'archipel, elle, estime que les émeutes ont déjà fait plus de 200 millions d'euros de dégâts. Mimsy Daly "pense que ce chiffre est sous-estimé" et "de toute façon, il évolue d'heure en heure". "La question des assurances va se poser", ainsi que "celle du paiement des salaires à la fin du mois", entre autres. "Des milliers d'emplois sont touchés", alerte-t-elle.

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