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Nucléaire : les négociations bloquent entre PS et écolos

Les discussions entre socialistes et écologistes en vue des élections législatives ont été perturbées mardi après les déclarations de François Hollande sur l'EPR de Flamanville.

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La secrétaire nationale d'EELV, Cécile Duflot, au côté d'Eva Joly, candidate du parti écologiste à la présidentielle de 2012, lors d'une manifestation contre le nucléaire, le 15 octobre 2011 à Rennes. (DAMIEN MEYER/AFP)

La position de François Hollande sur le nucléaire ne passe pas. Les négociations entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) en vue des élections législatives de 2012 ont été "suspendues" mardi 8 novembre, selon un cadre d'EELV. La veille, sur le plateau de France 2, François Hollande s'était engagé à "préserver la construction d'un EPR", réacteur nucléaire de troisième génération.

La question de l'arrêt ou non du réacteur EPR de Flamanville est un point "dur" de la négociation entre les deux partis. "Depuis le début, nous expliquons qu'il n'y aura pas de ministre écologiste dans un gouvernement qui ne sortirait pas du nucléaire ou qui inaugurerait l'EPR", explique à FTVi David Corman, l'un des négociateurs d'EELV.

Les écologistes estiment avoir déjà fait un pas en lâchant du lest sur un engagement à sortir du nucléaire. "Notre organe de direction va se réunir en urgence pour décider de la suite. Mais honnêtement, je ne vois pas comment on peut reprendre les négociations dans ces conditions-là", indique David Corman.

Une "fin de non-recevoir" ?

Plus mesurée, la secrétaire nationale d'EELV, Cécile Duflot, a assuré que les deux partis allaient poursuivre "le processus de discussion" jusqu'à son terme, à savoir le 19 novembre. Mais sans pour autant minimiser les propos de François Hollande : "On est situation de s'interroger si de sa part, ça signifie une fin de non-recevoir et la volonté d'avoir une stratégie qui fait l'impasse sur le rassemblement de la gauche et des écologistes." Et de qualifier de "réelle" la "probabilité d'un plan B qui prendrait acte de la volonté de rupture de François Hollande".

Les négociations, qui portent à la fois sur un accord programmatique de gouvernement et sur des circonscriptions réservées aux écologistes, se sont particulièrement tendues depuis l'ultimatum lancé par Eva Joly dimanche : "Si François Hollande dit non pour arrêter le chantier de Flamanville, il n'y aura pas d'accord". François Hollande "défend les convictions qui ont toujours été les siennes, rétorque Aurélie Filippetti, proche du candidat socialiste, contactée par FTVi. Il n'a pas à se soumettre à un ultimatum de la part des Verts".

L'association écologiste Greenpeace a, de son côté, publié mardi 8 novembre une vidéo de réponse à François Hollande.



Le chantier de l'EPR de Flamanville, qui devait initialement être livré en 2012, a pris quatre ans de retard. Et son coût, initialement 3,3 milliards d'euros, devrait finalement s'élever à 6 milliards. Mais au-delà des problèmes de financement et des malfaçons relevées sur le chantier, c'est l'essence même du projet que contestent les écologistes.

"Si nous achevons cet EPR-là, nous aurons l'énergie nucléaire pour les cinquante prochaines années, ce qui rend la sortie du nucléaire impossible", craint Eva Joly. Pour Aurélie Filippetti, au contraire, la construction de l'EPR permettra de "fermer les centrales nucléaires trop anciennes pour assurer plus de sécurité".

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