Sel bio : l’inquiétude des producteurs traditionnels de la façade atlantique
L’Europe n'a pas trouvé d'accord pour définir le sel bio. Chaque pays aura donc le choix des critères, ce qui inquiète les producteurs traditionnels de sel de la façade atlantique qui n’ont pas les mêmes techniques, analyse jeudi 20 juillet France Bleu Loire-Océan.
>> EN IMAGES - La récolte de sel encore précoce dans les marais de Guérande
Entre le sel de Noirmoutier, en Vendée ou de Guérande, en Loire-Atlantique qui est ramassé de manière traditionnelle, et le sel extrait de mines de façon industrielle, la différence est notable. Jusqu'en 2021, rappelle France Bleu Loire Océan, la notion de sel bio n'existait pas dans le règlement européen. L'UE n'a pas réussi à s'entendre sur les critères de définition du sel biologique. Le 11 juillet, elle a finalement renvoyé aux États européens le choix de ces critères.
Pour les producteurs de sel de la façade atlantique de Guérande à Noirmoutier en passant par l'île-de-Ré, c’est inacceptable et dangereux. Ils sont inquiets pour leur avenir. Ils craignent aussi que le consommateur ne s’y retrouve pas. "Ça va être extrêmement compliqué pour les consommateurs de savoir le cahier des charges qui est derrière", déplore Elisabeth Wattebled, présidente de la coopérative des producteurs de sels de Noirmoutier, qui compte 100 sauniers et 30 salariés.
"90 % du sel qui est produit en Europe n'est pas produit de manière artisanale comme nous"
Elisabeth Wattebled, présidente de la coopérative des producteurs de sels de Noirmoutierà France Bleu Loire Océan
"On risque d'avoir du sel produit dans des mines par extraction avec des explosifs". D’autres extractions du sel pourront aussi être produites par dissolution et recristallisation, ce qui nécessite des forages et énormément d'eau douce. Pour les sauniers traditionnels, qui travaillent dans les marais salants, c’est le lobby des industriels qui l'a emporté, au détriment des consommateurs. "Il ne faudra pas juste se dire 'c'est du sel bio', c'est bien, il faudra continuer à regarder d'où ça vient", prévient Elisabeth Wattebled.
Le président du conseil départemental de Loire-Atlantique, Michel Ménard a écrit à Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, pour l’alerter sur l’importance d’établir rapidement un cahier des charges clair et exigeant pour la labellisation en "Agriculture biologique" des sels marins.
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