Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, a répondu jeudi aux critiques d'un comité de l'ONU
"Toutes les politiques actuellement menées" par la France, a-t-il affirmé, visent à "l'égalité des droits des femmes, la protection des plus vulnérables contre les trafics d'êtres humains et la préservation du premier des droits de l'homme, qui est le droit à la sécurité".
Un comité de l'ONU a dénoncé "une recrudescence" d'actes racistes en France.
Les déclarations de Pierre Lellouche
"Les polémiques entretenues ici ou là au sujet de décisions prises par le gouvernement français n'ont pas lieu d'être" car "toutes ces politiques actuellement menées par le gouvernement français ne visent précisément qu'à garantir les libertés publiques", a-t-il dit.
"La France est un Etat de droit rigoureusement respectueux des droits de l'homme dont elle a été la première inspiratrice depuis deux siècles", a-t-il dit, relevant que le plan national de lutte contre le racisme que le gouvernement a décidé d'engager à la rentrée "a été très positivement accueilli à Genève hier".
Ripostes de l'UMP
Le porte-parole adjoint de l'UMP Dominique Paillé a vivement critiqué vendredi les experts du CERD en évoquant des "gens qui viennent de pays" ne respectant pas les droits de l'Homme et à "cent lieues des réalités".
Interrogé sur RTL, Dominique Paillé s'est dit "surpris par l'attitude de ce comité" composé de 18 experts du monde entier et notamment "sa composition", "avec des gens qui viennent de pays qui ne respectent absolument pas les droits de l'Homme".
De son côté, le député UMP du Nord Christian Vanneste a estimé sur France Info que la "constitution même" de ce comité "le rend suspect": "tous les pays qui en font partie ne sont pas des exemples de démocratie vivante ni des exemples du respect des minorités: l'Algérie, la Russie, la Roumanie, qui traitent très mal les Roms chez eux - il faut voir dans quel état ils sont lorsqu'ils viennent chez nous". Le député a également évoqué le Pakistan et la Turquie.
Les arguments des experts
Passant en revue les politiques envers les minorités, les experts du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU (CERD), réunis à Genève, se sont notamment inquiété du traitement fait en France aux gens du voyage ainsi qu'aux Roms. Ils ont dénoncé le débat sur l'identité nationale, instauré par le gouvernement, ainsi que la déchéance de la nationalité pour des criminels d'origine étrangère réclamée par le président Nicolas Sarkozy fin juillet.
Les experts ont en revanche positivement accueilli très positivement le plan national de lutte contre le racisme que le gouvernement a décidé d'engager à la rentrée.
L'expert togolais Ewomsan Kokou, cité par Le Monde, a pointé une "recrudescence notable du racisme et de la xénophobie" en France. Selon un compte rendu de la réunion que s'est procuré Reuters, le discours de Nicolas Sarkozy qui suggérait fin juillet à Grenoble de déchoir de la nationalité française "toute personne d'origine étrangère" portant atteinte à la vie d'un fonctionnaire de police est "non seulement discriminant contre les Français d'origine étrangère" mais il "constitue également une incitation à la haine", a déclaré un membre non identifié de la Commission. Ce dernier a aussi qualifié de fait "grave" l'adhésion de la majorité de la population française à ce discours, comme l'a montré un récent sondage.
"La politique sécuritaire de la France est marquée par la stigmatisation de l'immigration comme cause de tous les maux", a déploré un autre membre du Comité. "De nombreux experts ont évoqué la situation des Roms et gens du voyage en France, l'un d'entre eux se demandant pourquoi, alors que la liberté de circulation est garantie dans l'Hexagone, des Français appartenant à des minorités sont obligés de se munir de carnets de circulation", lit-on dans le compte-rendu de la réunion, citée par Reuters.
Les 18 membres de la CERD sont chargés de vérifier les efforts des 173 pays signataires de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale pour se conformer à ce texte.
Leurs conclusions n'ont aucun caractère contraignant.
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