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Copé et Fillon ont-ils signé l'arrêt de mort de l'UMP ?

La scission de l'UMP semble chaque jour un peu plus inévitable. 

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les deux candidats à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé (à g.) et François Fillon, le 26 novembre 2012 à Paris. (WITT / SIPA / MONTAGE FRANCETV INFO)

CHAOS A L'UMP - Cette fois, plus rien ne semble en mesure d'arrêter l'UMP dans sa chute. Dimanche 25 novembre, la médiation entre Jean-François Copé et François Fillon sous le haut patronage d'Alain Juppé a, sans surprise, abouti à un échec, provoqué par Jean-François Copé. A court terme, le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne) n'avait en effet aucun intérêt à ce que cette mission, souhaitée par François Fillon, n'intervienne dans la partie. Car juridiquement, le président proclamé est sûr de son fait : on peut recompter les voix, il est persuadé de devancer son rival.

Désormais, c'est donc la commission nationale des recours de l'UMP, présidée par le copéiste Yanick Paternotte, qui va proclamer définitivement les résultats. Et sauf improbable renversement de situation, elle va confirmer l'élection de Jean-François Copé. François Fillon le sait bien. C'est pour cela que l'ancien Premier ministre a pris les devants, en annonçant dès dimanche soir qu'il saisirait la justice, "pour rétablir la vérité des résultats et rendre la parole aux militants".

Perdu pour perdu, c'est encore le meilleur moyen, pour lui, d'affaiblir la légitimité de Jean-François Copé. En saisissant la justice - non plus celle du parti, mais celle du pays -, François Fillon sème un peu plus le doute sur la probité de son adversaire. Quant à ses proches, ils vont se réunir dès lundi pour réfléchir à l'opportunité de faire sécession à l'Assemblée nationale. Théoriquement, il leur suffirait de quinze députés pour créer un groupe parlementaire autonome de l'UMP. Mais pour que le symbole soit fort, ils devront en réalité être plus nombreux. Là encore, cela affaiblirait considérablement le poids de l'UMP, et donc de son président, Jean-François Copé.

En jeu, la bataille pour 2017

Au-delà de leurs conséquences mortifères pour l'avenir du parti, ces différents éléments révèlent bien les deux stratégies totalement opposées de François Fillon et de Jean-François Copé. Le premier décide de miser sur le long terme : malgré ce psychodrame, les sondages montrent qu'en cas de duel face à Copé, il reste, et de loin, le candidat préféré des sympathisants UMP pour 2017. Dans son esprit, ce n'est donc pas parce que le vote des militants a été très serré cette année qu'il ne triomphera pas en 2016 lors d'une primaire ouverte à tous les sympathisants.

Jean-François Copé, lui, fait le pari du court terme. En faisant tout pour garder les clés du parti, le député-maire de Meaux entend garder la main sur le cœur du système. En chef de famille, il se place une nouvelle fois du côté des militants, en faisant passer François Fillon pour celui qui n'accepte pas la défaite et qui, en plus, se permet de mettre à mal l'avenir du parti en allant jusque devant les tribunaux. 

L'ombre de Sarkozy

A moins qu'un troisième homme ne vienne mettre tout le monde d'accord. Car Nicolas Sarkozy est sorti du bois ce week-end, en appelant au téléphone aussi bien Alain Juppé, avant l'échec de sa tentative de médiation, que Jean-François Copé et François Fillon. Par l'intermédiaire de son entourage, l'ancien chef de l'Etat, en déplacement à Shanghai (Chine), a fait savoir qu'il suivait de très près l'évolution de la situation, et qu'il était "favorable à toute initiative pouvant permettre de régler la situation". Selon Le Parisien, il devrait déjeuner avec François Fillon lundi midi. 

D'après un sondage CSA (PDF) publié mercredi 21 novembre, 52% des sympathisants UMP considèrent que Nicolas Sarkozy reste le meilleur candidat de la droite pour 2017, très loin devant François Fillon (24%) et Jean-François Copé (15%).

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