Après la grève des éboueurs à Marseille, des bénévoles se mobilisent pour un week-end de nettoyage : "On n’en voit pas le bout"
La grève des éboueurs à Marseille est terminée. Les agents ont repris le travail vendredi mais des tonnes de déchets restent à évacuer des rues. Des habitants et des associations ont décidé de mettre la main à la pâte.
Avant de partir à la traque des déchets, distribution de gants et de sacs poubelles verts à la dizaine de volontaires réunis pour nettoyer la mythique Canebière de Marseille et ses pavés, jusqu’au Vieux-Port. La grève des éboueurs a été levée, jeudi 3 février, la troisième en quatre mois, mais les rues sont toujours jonchées de déchets. Quelques mètres et la pêche de Sophie est plutôt bonne : "Pas mal de mégots, du plastique, des tickets à gratter, des canettes, énumère la bénévole. Quand on sait que tout cela va finir à la mer, que c’est nous qui nous nous baignons après, ce sont nos plages… On peut être responsables de ce qui se passe sur son territoire et essayer de faire des choses à sa mesure."
Les passants regardent et sont ravis, les bénévoles beaucoup moins quand ils découvrent un tas d’ordures autour de deux poubelles vides. "On peut supposer que les éboueurs ont ramassé tout ce qu’ils pouvaient et qu’à un moment donné, les camions étaient pleins, avance Marie Dalbouse, de l'association Wings of the Ocean. Étant donné que la grève était finie, on avait un peu espoir que ça soit nettoyé. Et là, on a juste fait le haut de la Cannebière, et… non. C’est une mauvaise surprise !"
Cet amoncellement d’ordures est signalé à la mairie, comme le seront des dizaines d’autres. "On n’en voit pas le bout, se désespère Éric Akopian, de Clean My Calanques.
"Depuis octobre, dites-vous qu’on n’a même pas encore fini de ramasser les déchets de la première grève... et on en est à la troisième !"
Éric Akopian de Clean My Calanquesà franceinfo
"C’est fatigant. Les gens peuvent avoir le droit de faire grève mais en attendant, pendant que ça se discute, pendant que ça se charrie, la nature prend cher, déplore Éric Akopian. On fait le travail de l’État, on se dit que si on ne le fait pas, personne ne le fera, mais c’est très fatigant. Et énervant."
Ce ramassage le montre aussi, il faut faire changer les comportements de chacun. Éric Akopian le fait en chanson. En un an et demi, Cleaner organisé a récolté 650 000 vues en ligne.
"Cette chanson le but c’était de reprendre une chanson très connue, ‘Bande organisée’ et d’en faire un remix écolo. Le refrain c’est : basta les mégots, prends-en un, basta les mégots, prends-en deux, basta les mégots. Tout simplement", explique Éric Akopian.
Les opérations de nettoyage vont se poursuivre sur les plages de Marseille, la dernière chance d’éviter la marée de déchets dans la Méditerranée.
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