"Les caisses sont vides" : les élus marseillais votent le difficile budget de l'après-Gaudin
Après 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin, la nouvelle majorité examine le budget de la ville, où la dette représente 100% du budget annuel.
"Marseille, est une des villes les plus endettées de France : les caisses sont vides. C'est ça, l'héritage...", déplore jeudi 1er avril Benoit Payan, le nouveau maire de Marseille, qui a choisi Twitter pour communiquer avec ses concitoyens sur l'état des finances de la Ville. Le budget de la ville de Marseille est examiné vendredi 2 avril en conseil municipal. Il s’agit pour la nouvelle majorité de marquer la fin du règne de 25 ans de Jean-Claude Gaudin en donnant de nouvelles orientations. Un exercice difficile dans une ville où la dette représente 100% du budget annuel de 1,5 milliard d’euros.
40% des équipements sportifs sont fermés ou en mauvais état
Au-delà du droit d'inventaire, le maître mot de ce premier budget de gauche est la remise en état des équipements municipaux. Les écoles, bien sûr, puisque ce dossier a plombé l'ancienne majorité. Mais aussi, et c'est nouveau, les équipements sportifs : selon un audit, 40% seraient fermés ou dans un état catastrophique. Au premier rang desquels les piscines, comme celles de la Calade, dans les quartiers nord, fermées depuis plus de dix ans que Sébastien Jibrayel, l'adjoint aux Sports, entend rouvrir.
"La piscine est une priorité, souligne l'élu. Je suis allé à l'Agence nationale du sport, pour dire qu'il y a un besoin à Marseille, et qu'il fallait nous accompagner, que l'État vienne. Il ne doit pas y avoir de couleur politique et ils veulent nous accompagner."
"Il ne faut pas rester assis dans son bureau et attendre. Moi, je suis allé à Paris, je suis allé taper à la porte. On en a besoin à Marseille : on est dans la deuxième ville de France, on a été capitale européenne du sport en 2007. C'était impossible d'accepter cela."
Sébastien Jibrayelà franceinfo
Faute d'équipement, 40% des enfants qui arrivent en 6ème ne savent pas nager. Un comble pour une ville qui compte une vingtaine de plages sur son littoral. D'où la proposition de l'association Marseille capitale de la mer, d'installer des bassins de nage en mer. "C'est un équipement mobile, indique Patrick Foncello, son cofondateur. On peut le mettre l'été pour l'apprentissage et le laisser toute l'année pour que des sauveteurs ou des clubs puissent aussi y accéder."
"Depuis des dizaines d'années, on répète qu'il n'y a pas assez de piscines à Marseille, poursuit Patrick Foncello. Nous, ce qu'on avait compris au niveau associatif, c'est qu'il fallait être innovant. Je sais que la Ville a des contraintes budgétaires énormes, donc on a décidé d'aller chercher les financements. Sur un budget de 500 000 euros à la dernière réunion qu'on a eue au cabinet de la Ville, on a demandé 42 000 euros, donc moins de dix pour cent !"
Ce dossier présenté sous l'ère Gaudin a une nouvelle fois franchi le maquis des services et des directions concernées. Une chose pour l'instant ne change pas à la mairie de Marseille : la lenteur pour les prises de décision.
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