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Ségolène Royale a estimé mardi que l'accord qui se dessine entre la mairie de Paris et Jacques Chirac posait problème

Au delà de la belle unité affichée à l'université du PS ce week-end, l'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007 continue de jouer de sa singularité.Outre sa demande au ministère de la Défense pour "expérimenter l'encadrement militaire des jeunes délinquants" dans sa région, Mme Royale a jugé inopportun l'arrangement en cours.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
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La présidente de Poitou-Charentes Ségolène Royale arrive à l'université d'été de La Rochelle, le 29 août 2010. (AFP - Nathalie Magniez)

Au delà de la belle unité affichée à l'université du PS ce week-end, l'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007 continue de jouer de sa singularité.

Outre sa demande au ministère de la Défense pour "expérimenter l'encadrement militaire des jeunes délinquants" dans sa région, Mme Royale a jugé inopportun l'arrangement en cours.

"Aller faire un accord entre les dirigeants PS et les dirigeants de l'UMP, ça a quand même quelque chose de blessant", a dit Ségolène Royal sur France Inter. "Tout ce qui, de près ou de loin, donne l'impression qu'il y ait une justice pour les puissants qui peuvent payer, et donc mettre fin aux procédures judiciaires, et une justice pour les autres, je crois que c'est un problème", a-t-elle ajouté.

"Enfin, il y a un problème de cohérence", a conclu Ségolène Royal. "Le PS a fait des propositions très intéressantes pour lutter contre la crise morale, il ne faut pas qu'il soit affaibli par des décisions incohérentes."

"Dans son rôle de maire de Paris, (Bertrand Delanoë) a raison" de vouloir récupérer l'argent des Parisiens, a dit Ségolène Royal qui estime cependant, se référant aux conversations entre militants qu'elle aurait entendues le week-end passé aux universités d'été du PS, que "ça passe assez mal".

Le projet d'accord
Lundi, le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a annoncé lundi qu'il allait proposer un projet d'accord au bureau politique, tout en affirmant que la mairie de Paris n'avait pas, à ce jour, demandé à son parti de prise en charge des emplois concernés.

"Je suis persuadé que très prochainement, certainement dans les jours qui viennent, s'il y a bien accord entre les avocats de Jacques Chirac et les avocats de la mairie de Paris, la mairie de Paris sollicitera le Mouvement populaire afin de savoir s'il compte intervenir et prendre en charge une partie des frais liés à ces emplois", a expliqué Xavier Bertrand sur Europe 1.

"Dans ces conditions-là, je réunirai dans les jours qui suivront un bureau politique, parce que je pense que c'est une décision politique importante et que cela doit se faire au nom de la transparence, et je proposerai, en tant que secrétaire général, la prise en charge des emplois qui étaient ceux utilisés à l'époque par le RPR", a-t-il ajouté, se justifiant par la "vocation" de l'UMP "à être solidaire avec Jacques Chirac".

De son côté, le Premier ministre François Fillon s'est déclaré lundi favorable à une contribution de l'UMP au remboursement du préjudice.

Le Canard Enchaîné a révélé mercredi dernier l'existence d'un projet d'accord prévoyant que la facture des emplois fictifs, estimée à 2,2 millions d'euros, serait remboursée aux trois quarts par l'UMP et pour un quart par Jacques Chirac. La mairie et un avocat de l'ex-président et ex-maire de Paris ont confirmé l'existence de cet accord.

Avec ce règlement à l'amiable, la Ville de Paris retirerait sa constitution de partie civile.

Jacques Chirac doit comparaître fin 2010 ou début 2011 avec neuf prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris pour l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris. Il est poursuivi pour "détournement de fonds publics" et "abus de confiance" pour 21 emplois de complaisance présumés, payés entre octobre 1992 et mai 1995 par son cabinet, alors qu'il était maire de Paris.

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