Tourisme : les députés votent une forte hausse de la taxe de séjour
Cette taxe, qui concerne les hôtels, chambres d'hôtes et campings, atteindra 8 euros par personne et par nuitée dans les hôtels 4 et 5 étoiles.
Mauvaise nouvelle pour les touristes. L'Assemblée nationale a voté, mercredi 25 et jeudi 26 juin, des amendements à la loi de finances rectificative pour relever sensiblement la taxe de séjour, notent Les Echos. Les hôtels, chambres d'hôtes et campings sont concernés.
Cette taxe, qui doit être acquittée pour chaque personne hébergée, était jusque-là plafonnée à 1,50 euro. Un amendement quintuple cette taxe pour les hôtels 3, 4 et 5 étoiles. Elle passe de 1 à 5 euros pour les 3 étoiles, et de 1,50 euro à 8 euros pour les 4 et 5 étoiles. "Si elle passe une nuit dans un hôtel confortable, une famille de quatre personnes se verra réclamer, en plus du prix de la chambre, quelque 32 euros", calcule Le Parisien dans son édition du vendredi 27 juin (article abonnés). Des plafonds moins élevés seront fixés par décret pour les hébergements de catégorie inférieure.
Le Quai d'Orsay et les professionnels en désaccord
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, qui a dévoilé il y a une semaine son plan pour attirer davantage de touristes, s'est opposé "sur le fond et la forme" à cette hausse. Dans un communiqué, l'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie, a déploré "une augmentation de plus de 500% de la taxe de séjour pour les hôteliers. Si le projet devait rester en l'état, il s'agirait alors d'une véritable rupture dans le dialogue entre les professionnels et les pouvoirs publics", a-t-elle assuré.
La députée socialiste Sandrine Mazetier, à l'origine de l'amendement, juge le plafond actuel "ridiculement bas". Elle affirme dans les colonnes des Echos que "c’est une possibilité ouverte aux communes, ce n’est pas une obligation". "Le gouvernement devra prendre un décret fixant le montant de la taxe selon les catégories d’hôtels", ajoute-t-elle.
Une nouvelle taxe spécifique à l'Ile-de-France
Par ailleurs, l'Assemblée nationale a voté une nouvelle taxe de séjour spécifique à l'Ile-de-France, qui ne concerne pas les campings. D'un montant 2 euros par nuitée, cette taxe est destinée à financer les transports en commun.
Le président PS du conseil régional, Jean-Paul Huchon, s'est "réjoui" de ce vote. Cette taxe devrait rapporter 140 millions d'euros. "C'est une mesure cohérente, car les 40 millions de touristes annuels en Ile-de-France sont nombreux à utiliser les transports : l'activité touristique francilienne contribuera ainsi à l'amélioration de sa propre compétitivité", a-t-il assuré.
En revanche, les professionnels ont là aussi vivement réagi. "Nulle part ailleurs dans le monde, les transports sont financés par une quelconque taxe sur le tourisme", a réagi Roland Héguy, président l'Umih, dans un communiqué. "La seule annonce de cette surtaxe a déjà fait réagir plusieurs de nos partenaires voyagistes étrangers et écorne l'attractivité de notre pays. (...) C'est un signal extrêmement négatif que la France envoie à ses clients étrangers et nous savons d'expérience que ses effets seront durables", regrette Alliance 46.2, structure qui regroupe 19 grandes entreprises du secteur, dont Accor, Euro Disney ou Pierre & Vacances.
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