Cet article date de plus de douze ans.

Incidents nocturnes à Aulnay après la mort d'Abdel

Même si l'autopsie a montré que le jeune homme, âgé de 25 ans, souffrait d'une malformation cardiaque, les policiers ont été la cible de violences dans plusieurs quartiers de la ville.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des habitants d'Aulnay-Sous-Bois répondent mercredi 11 janvier aux journalistes devant l'immeuble de la cité Balagny, où a eu lieu le contrôle de police au cours duquel Abdel est décédé d'un arrêt cardiaque mardi. (THOMAS SAMSON / AFP)

Des incidents ont éclaté dans la nuit de mercredi 11 à jeudi 12 janvier dans des quartiers d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à la suite du décès d'un jeune homme par crise cardiaque, mardi, lors d'un contrôle de police dans un hall d'immeuble de la cité Balagny. Les policiers, encore nombreux sur place, ont été la cible de tirs de mortier de feux d'artifices et ont dû éteindre quelques incendies localisés, comme la veille, indique Le Parisien.

La veille, l'autopsie réalisée sur le corps d'Abdel, 25 ans, a permis de préciser les raisons de sa mort. Celle-ci serait due à "une malformation cardiaque". Le point sur l'enquête ouverte par le parquet de Bobigny.

• Ce que révèle l'autopsie

"La mort est due à une rupture de l'aorte, consécutive à une malformation cardiaque, a indiqué le parquet. Aucun traumatisme et aucune trace de coups n'ont été relevés par le médecin qui a effectué l'autopsie."

Selon le parquet de Bobigny, Abdel, âgé de 25 ans, "était porteur d'une maladie génétique qui entraînait une fragilité des artères et des problèmes cardiaques". "La rupture de l'aorte était très importante au moment du décès. D'après le médecin, elle avait commencé avant l'interpellation."

• Les circonstances : un contrôle de la BAC 

Selon les premiers éléments de l’enquête, trois policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) patrouillaient en civil mardi en début de soirée, quand trois jeunes leur ont proposé du cannabis, les prenant pour des clients potentiels. Après avoir joué le jeu, les fonctionnaires ont interpellé les dealers.

"Pendant l'attente et les vérifications, un des jeunes, qui a 25 ans, fait un malaise, les policiers lui font le bouche-à-bouche et les premiers soins et ensuite appellent les pompiers", a détaillé le préfet de Seine-Saint-Denis. Malgré l'intervention des pompiers, cet homme est mort très rapidement à l'hôpital.

• Une intervention "sans violence"

"Le contrôle de police s'est passé normalement", selon la préfecture de Seine-Saint-Denis. Durant celui-ci, "les trois personnes étaient assises, menottées, mais le menottage s'était passé sans aucune violence, ce qui est bien précisé d'ailleurs par les deux amis du décédé", a déclaré le préfet de Seine-Saint-Denis Christian Lamberta, interrogé mercredi sur Europe 1.

• Des versions contradictoires

Une dizaine de témoins présents lors du contrôle confirme, "il n'y a pas eu de violence", note Le ParisienEn revanche, un jeune de la cité, qui assure avoir été présent lors du contrôle, a confié à l'Agence France presse une autre version de l'histoire. "Il leur a dit qu'il était malade, mais ils l'ont poussé. Ce n'est pas normal d'interpeller des jeunes dans ces conditions. Ils ont tué un jeune innocent", a déclaré le jeune homme.  "Normalement, c'est plutôt une cité calme, ce n'est pas le Bronx. Mais quand on fait un contrôle violent, c'est de la provocation", a ajouté une autre habitante.

• Des substances illicites retrouvées sur le jeune homme

Selon ses deux autres camarades, la victime était cardiaque et aurait pris un médicament déconseillé pour le cœur, "un Viagra, pour préparer sa soirée". Des substances illicites ont également été retrouvées sur lui.

 

Ce drame intervient après le décès mardi de Wissam El-Yamni, un Clermontois de 30 ans. Interpellé par la police le 31 décembre, il était tombé dans le coma pendant son transport au commissariat, ce qui avait provoqué plusieurs nuits de troubles dans la préfecture du Puy-de-Dôme.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.