Clermont-Ferrand : l'autopsie de Wissam El-Yamni doit avoir lieu aujourd'hui
Les circonstances entourant le décès de cet homme demeurent obscures. Son interpellation au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre fait l'objet d'une enquête.
L'autopsie de Wissam El-Yamni doit être pratiquée mercredi 11 janvier. Décédé lundi, l'homme de 30 ans, interpellé par la police le 31 décembre, était tombé dans le coma sur la route du commissariat. Des éclaicissements sur les circonstances de sa mort sont attendus alors que la situation reste tendue dans le quartier de la Gauthière, à Clermont-Ferrand.
Une petite dizaine de voitures ont été incendiées et 17 personnes interpellées au cours de la nuit, selon la préfecture. Le dispositif policier en place dans les zones "circonscrites" de troubles reste maintenu. Que sait-on de l'interpellation de Wissam El-Yamni ?
• Dans quel état se trouvait Wissam El-Yamni avant l'interpellation ?
Selon les premiers résultats de l’analyse toxicologique révélés vendredi 6 janvier par le procureur de la République à Clermont-Ferrand, Wissam El-Yamni était sous l’influence de l’alcool, du cannabis et de la cocaïne. Gérard Davergne évoque ainsi un "état d’énervement de la personne interpellée".
Une vidéo tournée deux heures avant l’interpellation a été relayée par Le Nouvel Observateur, mardi. Vêtu d’un survêtement du club de football Manchester United, Wissam El-Yamni y apparaît joyeux, avec ses amis d’enfance.
• Pourquoi les policiers sont intervenus ?
Vers 2 h 30 du matin le 1er janvier, la police et les pompiers se rendent près d’un centre commercial dans le quartier de la Gauthière, à la suite d’un appel téléphonique leur indiquant la présence d’un homme inanimé. Sur place, ils ne trouvent personne, si ce n’est quatre hommes sur un banc, dont Wissam El-Yamni. "Quand Wissam a vu les keufs, il a pris une pierre et leur a jetée", selon l’un des hommes présents sur le banc, cité par Le Monde. La pierre aurait, selon les policiers, atteint leur véhicule. "Il y a ensuite eu une course-poursuite", continue l'ami de Wissam El-Yamni.
• Comment s’est déroulée l’interpellation ?
Les policiers arrêtent Wissam El-Yamni, le menottent dans le dos et le maintiennent allongé sur la banquette arrière d’un véhicule de la brigade canine venu en renfort. Un appel à témoins a été lancé la semaine dernière par le procureur, qui parle d’une interpellation "musclée" et confirme la présence de trois véhicules de police au maximum.
Dans un reportage du site Mediapart (payant), un habitant dit avoir assisté à la scène. Il évoque l’arrivée d’une dizaine de voitures. "Les policiers sont descendus, ils ont mis de la musique à fond, de la funk, et ont démuselé les deux chiens. Ils étaient chauds, ils ont fait un décompte 'trois-deux-un go' et ils lui ont mis des coups."
• Dans quel état Wissam El-Yamni est-il arrivé au commissariat ?
A son arrivée au poste de police, l’homme est déjà dans le coma, après un malaise cardiaque durant son transport. Les policiers pensent d’abord à un contrecoup dû à son agitation, avant de comprendre la gravité du malaise et de le conduire à l’hôpital. Les bilans révèlent des fractures aux côtes et au visage et des lésions autour du cou. Wissam El-Yamni n’avait pas d’antécédents médicaux.
• Les policiers ont-ils été mis en cause ?
Dix jours après l'interpellation de Wissam El-Yamni, deux fonctionnaires de police présents sur place ont été mis "hors service", a annoncé mardi le ministère de l'Intérieur. Deux juges d’instruction ont été désignés pour superviser l’enquête de l’Inspection générale de la police nationale, qui doit déterminer les circonstances du décès.
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