Clermont-Ferrand sous haute tension après la mort de l'homme interpellé au réveillon
Wissam El-Yamni était tombé dans le coma lors de son transport au commissariat dans la nuit du 31 décembre. Des incidents se sont produits dans différentes quartiers de la ville durant plusieurs nuits.
L'homme qui était dans le coma à la suite de son interpellation à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) est mort lundi 9 janvier. Il était tombé dans le coma lors de son transport au commissariat dans la nuit du 31 décembre 2011 au 1er janvier 2012. Alors que le ministre de l'Intérieur évoque une interpellation "difficile" qui n'est "pas le fait des policiers", la présence policière a été renforcée à Clermont-Ferrand où on redoute des incidents.
• Que s'est-il passé la nuit du 31 décembre ?
Durant la nuit de la Saint-Sylvestre, un homme âgé de 30 ans, Wissam El-Yamni, "très excité" selon la police, s'en serait pris à des agents, dans le quartier de la Gauthière. Selon les forces de l'ordre, il aurait lancé des projectiles sur leur véhicule alors qu'il était sous l'emprise de l'alcool, du cannabis et de la cocaïne. Après une course-poursuite, l'homme a été plaqué au sol, menotté puis conduit au commissariat.
Durant son transport, il a fait un malaise cardiaque et est tombé dans le coma. Il n'avait pas d'antécédents médicaux mais il présentait des fractures et des lésions au cou à l'arrivée des secours.
• S'agit-il d'une bavure policière ?
Une information judiciaire pour coups et blessures volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique a été ouverte vendredi par le parquet de Clermont-Ferrand. Elle vise deux fonctionnaires de police qui ont procédé à l'arrestation. Ils ne sont pas suspendus à ce stade de l'enquête.
"La famille est déçue que l'information ne concerne que deux policiers", a expliqué son avocat samedi, alors qu'"une dizaine de voitures de police étaient présentes lors de l'interpellation", d'après les éléments qu'elle a recueillis. Ce chiffre est contesté par le procureur, qui évoque au maximum trois véhicules. Samedi après-midi, plus de 500 personnes ont défilé dans le silence à Clermont-Ferrand en soutien à Wissam El-Yamni. La marche visait à réclamer justice pour la victime. La famille devait se constituer partie civile lundi.
"Il y a une information judiciaire qui a été décidée. Je me garderais d'avoir le moindre avis sur cette question. La seule chose que je voudrais dire, c'est que s'il y a eu une interpellation difficile, ça n'est pas le fait des policiers", a déclaré Claude Guéant lundi, après l'annonce de la mort du jeune homme.
• Quel dispositif pour Clermont-Ferrand ?
Après l'interpellation musclée, des actes de vandalisme ont eu lieu pendant quatre nuits dans plusieurs quartiers de la ville. Ces incidents ont donné lieu à un déploiement exceptionnel des forces de l'ordre dans la nuit de dimanche à lundi : 250 hommes, CRS, gendarmes mobiles et policiers de la brigade anti-criminalité ont quadrillé la préfecture du Puy-de-Dôme.
Une trentaine de véhicules ont notamment été brûlés dans la nuit de samedi à dimanche, soit le double de la nuit précédente, rappelle France 3 Auvergne. Six personnes ont été interpellées, puis placées en garde à vue dimanche.
Lundi soir, plusieurs centaines de membres des forces de l'ordre se sont déployées de crainte de nouvelles violences. Selon La Montagne, un hélicoptère survole les quartiers nord de Clermont-Ferrand. Un rassemblement s'est tenu dans le quartier où vivait Wissam El-Yamni.
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