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Une instruction interministérielle confirme que 10.000 soldats sont mobilisables en France en cas de crise majeure

Cette instruction a été rédigée, avec le concours des ministères de l'Intérieur et de la Défense, par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).Ce service du Premier ministre a confirmé l'existence de ce texte en précisant qu'il était classifié "confidentiel défense".
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Soldat dans le métro, dans le cadre de "Vigipirate) (Ici en 1999) (AFP/JACQUES DEMARTHON)

Cette instruction a été rédigée, avec le concours des ministères de l'Intérieur et de la Défense, par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).

Ce service du Premier ministre a confirmé l'existence de ce texte en précisant qu'il était classifié "confidentiel défense".

L'existence de ce texte, daté du 3 mai 2010, est révélée dans le dernier numéro d'Armées d'aujourd'hui, une des publications officielles du ministère de la Défense.

En cas de crise, cette instruction, qui découle du Livre blanc (2008) énumérant les priorités stratégiques de la France pour les quinze années à venir, fixe ainsi le "contrat opérationnel 10.000 hommes" que les armées doivent pouvoir déployer en quelques jours.

Interrogé par Armées d'aujourd'hui, le préfet François Lucas, alors directeur de la protection et de la sécurité de l'Etat au SGDSN, a défini une crise majeure comme "un évènement - pandémie, attaque terroriste, catastrophe, crise d'ordre public - dont la gravité et la portée conduisent les autorités gouvernementales à activer le dispositif interministériel de crise".

Les trois armées (terre, air, mer) interviennent déjà lors de catastrophes naturelles (inondations, tempêtes ...) pour épauler les services de secours civils, pour assurer en permanence la "police du ciel", les missions de l'Etat en mer ou renforcer, depuis la fin des années 90, les effectifs de police et de gendarmerie dans le cadre de Vigipirate.

La publication de ce texte a lieu au même moment que la sortie d'un livre intitulé "Opérations banlieues, comment l'Etat prépare la guerre urbaine dans les cités françaises" (éditions La Découverte).

Dans ce livre, l'auteur, Hacène Belmessous, présenté comme "journaliste et chercheur indépendant", dénonce une "inquiétante dérive vers la préparation d'une guerre totale contre les territoires perdus de la République".

A l'appui de ses affirmations, il cite une étude confiée, après les émeutes de 2005, à la société privée Eurocrise par la Délégation aux affaires stratégiques (Das) du ministère de la Défense. Selon lui, cette étude, qui s'appuie sur l'analyse de la crise des banlieues de 2005, souligne que "l'idée du caractère quasi inéluctable d'un engagement des forces terrestres sur le territoire national dans des circonstances exceptionnelles semble gagner du terrain".

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