Free réactive les publicités : une trêve dans sa guerre contre Google ?
Le dispositif, activé par défaut, a provoqué un vif débat au sein des éditeurs de sites internet.
Comme prévu, Free a désactivé son système de blocage automatique des publicités Google et de ses services. Le fournisseur d'accès à internet a rétabli l'accès à la pub depuis sa Freebox Revolution, lundi 7 janvier à 8h30. Mais d'après BFM Business, ce retour ne serait que provisoire. "Free se donnerait deux à trois semaines pour tenter de trouver un accord avec le portail américain", précise le site de la chaîne.
L'initiative radicale de Free a déclenché un vif débat. Dans la nouvelle mise à jour de sa Freebox, le fournisseur d'accès à internet bloquait en effet les publicités sur les sites visités par ses abonnés. Le dispositif était activé par défaut sur ces appareils qui équipent en haut-débit plus de 5 millions de foyers français.
Une trêve dans la guerre entre Free et Google
Pour BFM Business, il s'agit bel et bien d'une trêve dans la guerre entre Free et Google. Les deux entreprises s'affrontent en effet depuis plusieurs mois sur la rémunération du trafic internet. "L'opérateur exige ainsi que Google paye pour l'utilisation de son réseau notamment pour des services très gourmands comme YouTube", qui appartient à Google, résume ZDNet. Le géant américain refuse, estimant que ses contenus apportent de la valeur à Free.
"Apparemment, Google avait fini par accepter le principe d'une rémunération, mais les négociations sur un accord ont capoté à la dernière minute, à la veille de Noël, d'où la contre-attaque de Free", rapporte BFM Business. Les contenus publicitaires sont l'essentiel des revenus de Google. En France, ils sont estimés à 1,6 milliard d'euros.
Une reculade avant la réunion avec Fleur Pellerin
La décision de Free de désactiver le blocage des publicités est intervenue quelques heures avant une réunion entre le fournisseur d'accès et la ministre déléguée à l'Economie numérique, Fleur Pellerin, qui "a demandé à Free de mettre fin immédiatement au blocage de la publicité". "La manière de procéder n'était pas acceptable", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse.
La ministre a également estimé : "D'un point de vue politique, ce blocage n'est pas compatible avec ma vision d'un internet libre et ouvert où l'internaute reste maître." "Les représentants des annonceurs et des éditeurs de contenus m'ont fait part des conséquences graves qu'un blocage généralisé de la publicité sur internet ferait peser sur l'économie globale du secteur numérique et sur leur modèle économique."
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