Goodyear souhaite fermer son usine d'Amiens-Nord, 1 173 postes sont menacés
Les syndicats veulent continuer à "se battre" et ont appelé "tous les salariés des entreprises en difficulté" à se mobiliser.
La rumeur se faisait plus pressante depuis quelques jours. La direction du fabricant américain de pneumatiques Goodyear a présenté, jeudi 31 janvier, un projet de fermeture de son usine d'Amiens-Nord (Somme), lors d'un comité central d'entreprise (CCE). Cette décision menace 1 173 postes.
"La fermeture de l'usine est la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses", s'est justifiée la direction dans un communiqué. Selon elle, "ce projet a pour objectif de sauvegarder la compétitivité des secteurs d'activité tourisme et agricole du groupe", justifie la direction. Le projet de fermeture fera l'objet d'une consultation des représentants du personnel.
Un feuilleton long de cinq ans
L'usine d'Amiens-Nord est en effet sur la sellette depuis 2008 et a fait l'objet de plusieurs plans sociaux ou plans de départs volontaires. A chaque fois la justice les a annulés. La direction a précisé, jeudi, que l'usine avait entraîné 61 millions d'euros de pertes en 2011 pour le groupe.
Henry Dumortier, directeur général de Goodyear Dunlop Tires France, a toutefois déploré : "Nous sommes pleinement conscients de la gravité de l'annonce que nous faisons aujourd'hui et des conséquences lourdes de ce projet pour les salariés, leurs familles et les communautés locales."
"On va se battre et il y aura encore plus de monde"
Bien que sonnés, les syndicats ont immédiatement contesté le bien-fondé juridique de l'annonce. La CGT, syndicat majoritaire, a appelé à la mobilisation le 12 février prochain à l'occasion d'un prochain CCE. "L'ensemble du site sera en grève. On fera le déplacement ici-même [à Rueil-Malmaison] avec l'ensemble des salariés de Goodyear", a annoncé le syndicaliste Mickael Wamen. "J'appelle à la mobilisation de tous les salariés de France des entreprises en difficulté à venir nous rejoindre le 12", a-t-il également lancé.
"Entre l'annonce et la fermeture, il y a de la marge, a estimé Franck Jurek, délégué CGT et secrétaire adjoint du comité d'entreprise. Ça fait six ans qu'on se bat contre 400, 800, 1 200 suppressions d'emplois, on va se battre et il y aura encore plus de monde."
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