Affaire Woerth : nouvelle mise en examen pour Patrice de Maistre

Une mise en examen de plus pour Patrice de Maistre dans l'affaire Woerth-Bettencourt. L'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt a été inculpé mardi 12 juin pour "trafic d'influence actif", a indiqué à France 2 le parquet de Bordeaux. FTVi revient sur les soupçons qui pèsent sur ce proche de la milliardaire de 89 ans, quinzième fortune mondiale. 

• Abus de faiblesse et abus de biens sociaux

Patrice de Maistre est détenu depuis le 23 mars à Gradignan (Gironde). Il a déjà été mis en examen les 15 décembre 2011 et 22 mars dernier à Bordeaux, notamment pour "abus de faiblesse" à l'encontre de l'héritière de L'Oréal et "abus de biens sociaux".

Il est soupçonné d'avoir organisé un financement frauduleux de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, dont Eric Woerth était le trésorier. Il a admis avoir reçu dans son bureau de l'argent retiré en espèces en Suisse sur les comptes Bettencourt - quatre millions d'euros en 2007-2009 -, mais assure l'avoir remis aux Bettencourt et ignorer ce qu'ils en ont fait.

• Trafic d'influence actif

Une nouvelle mise en examen s'ajoute à cette liste. Patrice de Maistre est désormais également soupçonné de "trafic d'influence actif", en raison de ses rapports jugés frauduleux avec l'ancien ministre Eric Woerth.

Patrice de Maistre a embauché à l'été 2007 l'épouse d'Eric Woerth dans sa société de gestion de patrimoine Clymène, chargée de gérer l'argent reversé par L'Oréal à Liliane Bettencourt. Devenu ministre du Budget, Eric Woerth a ensuite remis personnellement en 2008 la Légion d'honneur à Patrice de Maistre.

Le juge d'instruction Jean-Michel Gentil se demande si cette décoration a pu être octroyée en contrepartie de l'embauche de Florence Woerth. Eric Woerth, pour sa part, a déjà été mis en examen dans ce volet en février pour "trafic d'influence passif".

Ces soupçons sont renforcés par le fait que Patrice de Maistre était membre du club des donateurs fortunés de l'UMP, le "Premier cercle". Il apparaît sur des enregistrements de conversations clandestins, versés au dossier, qu'il pourvoyait au financement légal de l'UMP avec la fortune Bettencourt. Sur ces enregistrements, on peut l'entendre dire à Liliane Bettencourt qu'il a embauché la femme d'Eric Woerth pour "lui faire plaisir". Florence Woerth percevait 200 000 euros par an.

• Nouveau rendez-vous judiciaire

Les trois demandes de remise en liberté formulées à ce jour par Patrice de Maistre ont toutes été rejetées. Après avoir été confronté vendredi dernier à d'anciens employés de maison de Liliane Bettencourt, l'ex-gestionnaire de fortune de la milliardaire doit être confronté jeudi par visioconférence à l'avocat suisse de la famille Bettencourt.