Drones à la centrale nucléaire de Belleville : un inoffensif trio de "passionnés de modélisme"
Les trois personnes arrêtées mercredi se sont révélées "totalement inconnues de la justice".
Les trois jeunes gens arrêtés mercredi 5 novembre après avoir fait voler deux drones au-dessus de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher) ne sont pas de dangereux terroristes. Selon le procureur de la République de Bourges, les membres de ce trio – deux hommes et une femme – se sont révélés, au cours de leur garde à vue, être d'inoffensifs "passionnés de modélisme".
Interpellés et interrogés pour "survol volontaire par pilote d'un aéronef d'une zone interdite", les trois jeunes – âgés de 21, 24 et 31 ans – ont expliqué aux gendarmes avoir eu "l'intention de filmer leur bateau télécommandé". "Le bateau existait bien. Et effectivement, il se trouvait sur le lac à côté de la centrale", a indiqué le magistrat, lors d'une brève conférence de presse. Conclusion du procureur : "Ces vols n'ont pas de lien avec les autres sites nucléaires survolés depuis début octobre en France."
La garde à vue des deux hommes a cependant été prolongée jusqu'à vendredi, pour donner le temps aux enquêteurs de confirmer leurs déclarations. La jeune femme a en revanche été relâchée dans la journée de jeudi.
"Totalement inconnus de la justice"
Le trio est formé d'un couple dont l'homme, qui "travaille pour un prestataire de services de la centrale, en serrurerie-métallurgie", fêtait ce jour-là son anniversaire, en compagnie d'un ami, un chauffeur de poids-lourd originaire d'Alsace venu lui rendre visite à cette occasion. Ils voulaient simplement "passer du bon temps en tant que passionnés de modélisme". "Totalement inconnus de la justice", ils n'ont aucune revendication concernant la protection des centrales ou l'énergie nucléaire, toujours selon le procureur.
Ce trio avait été repéré mercredi après-midi par des gendarmes à une centaine de mètres de l'enceinte de la centrale. En France, le survol des centrales nucléaires est interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de 1 000 mètres d'altitude autour des sites. Depuis octobre, une quinzaine de vols de drones ont été signalés au-dessus ou aux abords de centrales nucléaires françaises, mettant les autorités dans l'embarras. Jusqu'à mercredi, aucun suspect n'avait été arrêté dans le cadre des enquêtes sur ces délits passibles d'un an d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
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