Le chef de la diplomatie française appelle l'Europe à une plus grande fermeté contre "les menaces d'ingérences" d'Elon Musk

Si la Commission européenne n'en est pas capable, Jean-Noël Barrot demande à ce qu'elle "rende aux États membres la capacité de se protéger eux-mêmes".
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, le 8 janvier 2025 sur France Inter. (FRANCEINTER / RADIO FRANCE)

"Si la Commission européenne ne sait pas nous protéger contre ces ingérences ou ces menaces d'ingérence, alors il faut qu'elle rende aux États membres, à la France, la capacité de se protéger elle-même", a déclaré mercredi 8 janvier sur France Inter le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.

Sur son réseau X, le milliardaire Elon Musk, allié de poids du président élu des États-Unis Donald Trump, s'en est pris récemment à de nombreux dirigeants européens, tel le social-démocrate Olaf Scholz aux prise à des législatives partielles délicates ainsi qu'au travailliste britannique Keir Starmer. Il a même soutenu le parti d'extrême droite allemand, l'AfD. "Lorsque l'on participe à un gouvernement ou lorsqu'on aspire à y participer, ses opinions ont une valeur un peu particulière", a souligné le ministre des Affaires étrangères.

"Soit Elon Musk lorsqu'il intervient dans le débat public dans certains débats électoraux européens, le fait pour le buzz et c'est extrêmement regrettable, soit il le fait en assumant des alliances nouvelles avec des partis d'ultra-droite comme l'AfD en Allemagne."

Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères

sur France Inter

Dans ce cas, "il faudrait que le Parti républicain américain assume de lier son destin avec celui de tel parti qui représente tout ce que le Parti républicain a toujours combattu", a-t-il expliqué.

Le patron du Quai d'Orsay a dit "ne pas craindre" d'ingérence d'Elon Musk dans les futurs processus électoraux français. En 2022, lorsque la France présidait l'Union européenne, "nous avons dit stop, qu'il n'est pas question que le débat public soit délocalisé de manière totalement dérégulée sur des grandes plateformes de réseaux sociaux détenus par des milliardaires américains ou chinois", a-t-il affirmé.

"J'ai appelé plusieurs fois la Commission européenne à se saisir de manière beaucoup plus vigoureuse de ces outils, que démocratiquement nous lui avons donné, pour dissuader ces comportements", a-t-il assuré. Au sein de l'UE, la Commission européenne joue un rôle de régulateur du numérique, en vertu du règlement sur les services numériques (DSA), décrit par le milliardaire américain propriétaire de la plateforme X comme un instrument de censure. Une enquête de la DSA a été ouverte en décembre 2023, portant notamment sur l'amplification de la désinformation.

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