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Etats-Unis : polémique chez Google après le licenciement d'une chercheuse noire

Selon Timnit Gebru, son licenciement s'est produit après sa plainte contre l'entreprise qu'elle accuse de "réduire au silence les voix marginalisées".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'entreprise Google à New York, aux Etats-Unis, le 30 juillet 2020. (JOHN NACION / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP)

Ils veulent comprendre. Plus de 1 200 employés de Google et plus de 1 500 universitaires et membres de la société civile avaient signé vendredi 4 décembre une lettre mise en ligne jeudi demandant au géant de l'internet de s'expliquer après le licenciement d'une chercheuse noire travaillant sur les questions d'éthique liées à l'intelligence artificielle.

Timnit Gebru a tweeté mercredi que ses supérieurs hiérarchiques avaient accepté une démission qu'elle affirme ne pas avoir soumise, après qu'elle s'est plainte auprès d'un groupe interne du fait que la firme californienne "réduise au silence les voix marginalisées".

Demande de retrait d'un article

Selon Timnit Gebru, Google lui a reproché certains "aspects" du courriel envoyé à ce groupe interne, qui seraient "en contradiction avec ce qu'on attend d'un manager chez Google".

Selon la radio publique américaine NPR, elle avait aussi confié à ce groupe avoir reçu l'ordre de retirer un article scientifique sur l'éventuelle utilisation d'une intelligence artificielle pour imiter des propos haineux ou biaisés. Justifiant la demande dans un courriel rendu public, le chef du département intelligence artificielle de Google, Jeff Dean, a expliqué que l'article n'avait pas atteint les niveaux d'exigence en vue d'une publication.

En plus d'explications concernant cet article, les signataires de la lettre demandent un engagement "sans équivoque" de Google à respecter l'intégrité scientifique et la liberté académique. Contactée par l'AFP à ce sujet, l'entreprise n'a pas répondu.

Militante en faveur de plus de diversité, Timnit Gebru a co-fondé le groupe Black in AI, dont l'objectif est d'accroître la présence de personnes noires dans le domaine de l'intelligence artificielle. Américaine d'origine éthiopienne, elle a notamment étudié la propension des technologies de reconnaissance faciale à faire des erreurs d'identification concernant les personnes de couleur.

Son licenciement intervient alors que Google a été sommé mercredi par une agence fédérale américaine de répondre à des accusations de surveillance à l'encontre de ses employés militants.

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