Intelligence artificielle : le gouvernement charge un comité d'experts d'identifier comment la France peut devenir leader dans ce domaine
L'intelligence artificielle générative est une "rupture technologique majeure" et la France ne doit pas "laisser passer cette chance". Bruno Le Maire a annoncé le lancement, mardi 19 septembre à Matignon, le comité interministériel sur l'intelligence artificielle (IA) générative. Composé d'une quinzaine d'experts, ce comité doit disséquer cette innovation capable de générer des textes et des images, a détaillé le ministre de l'Economie et des Finances. Ce dernier a précisé qu'il coprésiderait, avec la Première ministre, Elisabeth Borne, cette instance chargée d'évaluer pendant six mois les opportunités et les risques qu'implique le développement de l'IA en France.
Ce comité sera également présidé par Anne Bouverot, présidente du conseil d'administration de l'ENS et docteure en intelligence artificielle, ainsi que par Philippe Aghion, économiste et professeur au Collège de France. Parmi la quinzaine de membres de cette instance figurent deux Français qui travaillent directement pour des géants américains : Yann Le Cun, spécialiste de l'IA chez Meta (l'entreprise mère de Facebook), et Joëlle Barral, directrice de la recherche en IA chez Google DeepMind. Co-concepteur de l'assistant vocal Siri d'Apple, l'actuel directeur scientifique de Renault, Luc Julia, participe également au comité.
Bercy souhaite que la France devienne "leader" sur l'IA
Selon le gouvernement, cette innovation technologique pourrait avoir une incidence majeure dans divers domaines, de la culture au marché du travail dans son ensemble. L'IA provoque un changement de "paradigme numérique" fondé sur "la coopération humain-machine", estime ainsi Bruno Le Maire, qui souhaite que la France occupe une place dans "cette course des nations". "Nous avons six mois pour identifier les leviers qui nous permettront de devenir des leaders dans le domaine de l'intelligence artificielle", a-t-il martelé mardi. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte notamment sur "de grandes entreprises du numérique" et "plus de 500 start-ups spécialisées" en IA et implantées en France.
Le ministre a également regretté que "l'Europe se [construise] trop souvent contre le numérique", alors que les eurodéputés négocient en ce moment sur un projet de régulation, imposant des exigences scientifiques aux IA génératives. Après un premier plan de 500 millions d'euros annoncé en juin et dédié à la création de pôles de recherches en IA, le gouvernement table aussi sur l'offre de supercalculateurs. Bercy espère créer "une filière de développement souveraine de modèles d'IA" grâce à des groupes français privés, alliés avec d'autres partenaires européens.
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