La messagerie Telegram affirme avoir donné suite à plus de 200 requêtes des autorités judiciaires françaises au troisième trimestre

Le fondateur de la plateforme, Pavel Dourov, est mis en examen en France pour plusieurs infractions. Il assure toutefois que la communication accrue de données sur des utilisateurs est liée à des questions pratiques, et n'a rien à voir avec ses démêlés judiciaires.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Image d'illustration du logo de Telegram. (NIKOLAS KOKOVLIS / NURPHOTO / AFP)

Faut-il y voir le signe d'une coopération accrue avec la justice ? La messagerie Telegram assure avoir donné suite à 210 requêtes formulées par les autorités judiciaires françaises, au troisième trimestre, en communiquant les adresses IP et/ou les numéros de téléphone de 632 utilisateurs du service. Jusque-là, ces données étaient transmises au compte-gouttes, avec seulement quatre demandes satisfaites au premier trimestre, puis six au second trimestre.

Arrêté fin août en France, Pavel Dourov a été mis en examen pour de nombreuses infractions liées à son application de messagerie et il a toujours l'interdiction de quitter le territoire français. Fin septembre, Telegram avait annoncé une modification de ses règles de modération afin de collaborer davantage avec les autorités judiciaires. "Nous avons clarifié le fait que les adresses IP et les numéros de téléphones portables de ceux qui violent nos règles pourront être communiqués aux autorités en réponse aux requêtes judiciaires valides", avait alors écrit Pavel Dourov sur sa chaîne Telegram.

Pour autant, le fondateur de la messagerie assure que cette coopération accrue, lors du troisième trimestre, n'a pas de lien avec ses démêlés judicaires. Dans un nouveau message, mercredi, il affirme que les autorités judiciaires concernées ont enfin commencé "à utiliser le bon canal de communication pour adresser leurs demandes, celui prévu par le réglement européen DSA sur les services numériques". Afin d'en convaincre ses abonnés, le fondateur de Telegram prend exemple sur le Brésil, où Telegram a donné suite à 75 demandes émises par les autorités locales, ou sur l'Inde, avec 2 461 requêtes jugées recevables sur la même période.

"Peu de choses ont changé" dans la modération, affirme désormais Dourov

"Chaque fois que nous recevions une demande légale correctement formulée utilisant les lignes de communication prévues, plaide Pavel Dourov, nous la vérifiions puis nous divulguiions les adresses IP et/ou les numéros de téléphone de criminels dangereux". Fondée en 2013, la messagerie, qui a toujours affirmé respecter les lois européennes, s'était engagée depuis ses débuts à ne jamais dévoiler d'informations sur ses utilisateurs. Les règles précédentes ne prévoyaient ainsi une collaboration avec la justice que dans le cas où un utilisateur était déclaré "suspect d'activités terroristes" par un tribunal.

"Mon message précédent [publié fin septembre] semblait peut-être annoncer un changement majeur dans le fonctionnement de Telegram, assure-t-il dans son dernier post. Mais en réalité, peu de choses ont changé". Il préfère désormais évoquer "une rationalisation de la politique de confidentialité dans différents pays", sans que "les principes fondamentaux de la messagerie n'aient été modifiés". "Nous nous sommes toujours efforcés de respecter les lois locales en vigueur, tant qu’elles ne vont pas à l’encontre de nos valeurs de liberté et de confidentialité."

Telegram publiera son prochain rapport sur la transparence en janvier 2025, annonce l'entreprise. Le rapport réclamé par le règlement européen DSA sur les services numériques fera l'objet d'une publication séparée, également au mois de janvier.

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