Mise en examen du patron de Telegram : Pavel Dourov sort du silence et dénonce une procédure "surprenante" et "erronée"

"Les affirmations (...) selon lesquelles Telegram serait une sorte de paradis anarchique sont absolument fausses", assure le fondateur de la messagerie dans une publication sur sa plateforme.
Article rédigé par franceinfo
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Pavel Dourov, fondateur de la messagerie Telegram, à San Francisco, le 21 septembre 2015. (STEVE JENNINGS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

"Les affirmations (...) selon lesquelles Telegram serait une sorte de paradis anarchique sont absolument fausses." Près d'une semaine après sa mise en examen et son placement sous contrôle judiciaire en France, Pavel Dourov, le fondateur de la messagerie Telegram, sort du silence pour contester les accusations formulées contre lui par la justice française, jeudi 5 septembre.

Le Franco-Russe, mis en examen dans le cadre d'une plainte contre X, se voit notamment reprocher par la justice française de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels ou délictueux sur sa plateforme. "On m'a dit que je pouvais être personnellement responsable de l'utilisation illégale de Telegram par d'autres personnes, parce que les autorités françaises n'avaient pas reçu de réponses de Telegram", explique le patron, qui se dit "surpris" dans un message sur sa propre plateforme.

Le citoyen russe, qui a obtenu la nationalité française en 2021 par une procédure sur laquelle Paris reste très discret, assure notamment que "Telegram a un représentant officiel dans l'UE qui accepte les demandes de l'UE et y répond", que "les autorités françaises disposaient de nombreux moyens de [le] joindre pour demander de l'aide" et que "si un pays n'est pas satisfait d'un service internet, la pratique établie consiste à entamer une action en justice contre le service lui-même".

Le patron promet d'"améliorer considérablement les choses"

"Parfois, nous ne parvenons pas à nous mettre d'accord avec l'autorité de régulation d'un pays sur le juste équilibre entre vie privée et sécurité", explique le patron de la messagerie, qui a fait de la défense de la vie privée contre les régimes autoritaires un de ses arguments de vente. "Dans ce cas, nous sommes prêts à quitter le pays. Nous l'avons fait à plusieurs reprises", affirme Pavel Dourov, rappelant que Telegram a été interdit en Russie pour ne pas s'être plié aux demandes du gouvernement (une interdiction jamais totalement mise en application). "Nous sommes prêts à quitter les marchés qui ne sont pas compatibles avec nos principes, car nous ne faisons pas cela pour l'argent", affirme le patron.

"Tout cela ne signifie pas que Telegram est parfait", admet Pavel Dourov, qui affirme que sa plateforme "supprim[e] chaque jour des millions de messages et de canaux nuisibles". Le fondateur libertarien explique cependant que "l'augmentation soudaine du nombre d'utilisateurs de Telegram à 950 millions a provoqué des difficultés de croissance qui ont permis aux criminels d'abuser plus facilement de notre plateforme". Il explique donc s'être "fixé comme objectif personnel de veiller à ce que nous améliorions considérablement les choses à cet égard", précisant que le processus était déjà lancé et que d'autres informations seraient partagées "très bientôt".

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