Rachat de Twitter : Elon Musk accusé de harceler publiquement des cadres du réseau social
Le milliardaire qui défend une vision absolutiste de la liberté d'expression, faisant craindre une hausse de la haine en ligne, s'est attaqué à Vijaya Gadde, la juriste du réseau social.
Elon Musk a sa propre façon de faire connaissance avec ses futurs collègues. Le milliardaire, qui vient de passer un accord pour racheter Twitter, s'est moqué publiquement de plusieurs cadres de l'entreprise, suscitant la colère alors que de nombreux salariés semblent déjà inquiets à l'idée d'être dirigés par le patron de Tesla.
Après avoir publié un premier tweet désobligeant visant Vijaya Gadde, la juriste du réseau social chargée des règlements et de la sécurité, l'homme d'affaires s'est en outre fendu mercredi d'un mème (image parodique) pour se moquer des règles de la plateforme en matière de modération des contenus et de la responsable.
— Elon Musk (@elonmusk) April 27, 2022
D'après le site d'informations Politico (en anglais), Vijaya Gadde a fondu en larmes lors d'une réunion en ligne avec ses équipes, rassemblées pour parler du changement de propriétaire. "Elle a fait part en détail de sa fierté pour le travail de ses collègues et a encouragé les employés à continuer leur bon travail", précise l'article.
"Complètement inacceptable"
"Le harcèlement, ce n'est pas du management", a réagi Dick Costolo, qui a dirigé Twitter de 2010 à 2015. "Créer des mèmes ciblant des cadres comme Vijaya Gadde, qui a une longue carrière passée à chercher le bon équilibre entre sécurité et liberté d'expression, est complètement inacceptable", s'est indigné Alex Stamos, ancien responsable de la sécurité chez Facebook.
"Le harcèlement d'Elon Musk à l'égard de Vijaya Gadde est la preuve claire et nette que sa gouvernance va ouvrir grand les portes au harcèlement et aux abus, spécifiquement contre les femmes et personnes de couleurs", a déclaré Bridget Todd, directrice de la communication, dans un communiqué.
Elon Musk a décidé d'acquérir Twitter notamment parce qu'il estime que le réseau ne respecte pas suffisamment la liberté d'expression. Mais sa vision absolutiste inquiète les défenseurs des libertés de chacun sur internet, qui prônent des échanges sans haine, ni désinformation.
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