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Twitter décide finalement de bannir Alex Jones, un complotiste américain d'extrême droite

Fondateur du site Infowars, Alex Jones était déjà banni des autres réseaux sociaux.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le fondateur du site InfoWars Alex Jones, le 5 septembre 2018 à Washington (Etats-Unis). (DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Il ne pourra plus tweeter. Revenant sur son choix du mois dernier, Twitter a finalement décidé jeudi 5 septembre de suspendre définitivement les comptes du complotiste américain d'extrême droite Alex Jones. Fondateur d'InfoWars, un site internet dont le compte Twitter est également clôturé, Alex Jones est une personnalité médiatique affiliée à l'extrême droite, devenue une célébrité à la faveur de ses propos et théories conspirationnistes sur une tuerie dans une école primaire en 2012 ou sur le 11-Septembre.

"Aujourd'hui [jeudi], nous avons suspendu définitivement @realalexjones et @infowars de Twitter et Periscope", une application de vidéo détenue par le groupe, a indiqué le réseau social. "Nous avons pris cette décision sur la base de nouvelles informations sur des tweets et des vidéos postés hier [mercredi] qui violent notre politique de comportement abusif, après des violations passées de ces comptes", a-t-il ajouté.

Un sujet sensible politiquement

Cette décision ne devrait pas manquer de susciter la colère du président républicain Donald Trump, qui a déjà affiché sa sympathie pour Alex Jones et a récemment dénoncé une "censure" des idées conservatrices sur les réseaux sociaux. Elle intervient qui plus est au lendemain de l'annonce par l'administration américaine qu'elle allait se pencher sur une éventuelle violation de la liberté d'expression par les grands réseaux sociaux. Ceux-ci sont accusés de museler les voix conservatrices au profit des opinions progressistes. Twitter, Facebook ou Google sont en particulier dans le viseur.

Ce thème était même au centre d'une audition, mercredi également, par les parlementaires américains du patron de Twitter Jack Dorsey. Il a, à cette occasion, fermement assuré que les décisions de Twitter n'étaient pas mues par des motivations politiques. Le fondateur du service de micro-messages avait aussi été entendu, aux côtés de la numéro 2 de Facebook Sheryl Sandberg, lors d'une autre audition, toujours au Congrès mercredi sur les soupçons de manipulation politique étrangère via les réseaux sociaux.

"Nous disons la vérité"

Alex Jones était présent au Congrès mercredi pour assister à ces auditions et a pris la parole dans les couloirs. Il avait ensuite posté des vidéos sur Twitter, notamment lorsqu'il insultait un journaliste. Réagissant jeudi sur son site InfoWars à sa suspension, Alex Jones a affirmé : "J'ai été suspendu non pas parce que nous mentons, mais parce que nous disons la vérité", ajoutant que c'est cet incident avec un journaliste qui a dû entraîner la décision de Twitter.

Twitter revient donc sur son choix, début août, de ne pas suspendre Alex Jones. Cette décision avait fait polémique, d'autant qu'Apple, YouTube (Google), Spotify et Facebook avaient, eux, suspendu les comptes du conspirationniste, accusé d'avoir tenu un discours "haineux" et enfreint les règlements de ces plateformes. Très critiqué pour son refus de le suspendre, le PDG Jack Dorsey était alors lui même monté au créneau via des messages sur son réseau pour se justifier. Il avait défendu son choix, au nom du "débat public" et parce qu'"il n'a pas enfreint [nos] règles".

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