: Vidéo "Happés", "harcelés", "contraints"... Les ados dans le piège de Snapchat
Cibles privilégiées de l'économie numérique : les ados. Avec l’une de leurs applis préférées, Snapchat, ils font l’expérience tous les jours de ce qui pourrait bien ressembler à une addiction. "Envoyé spécial" a donné la parole à deux jeunes utilisateurs dans cet extrait.
"Mes flammes, c'est le petit rituel du soir. Il est 20h30, j'ai fini de manger, hop, j'envoie des flammes." Esteban et Marius ont 15 ans. Comme plus de 100 millions de personnes, ils utilisent Snapchat tous les jours. L'application se vante d'avoir dépassé l'impact de la télévision chez les jeunes de moins de 35 ans (aux Etats-Unis, 41% contre 6% !). Face à une journaliste d'"Envoyé spécial", ils se confient sur leur pratique de Snapchat et leur ressenti.
Ces fameuses petites flammes fonctionnent comme une récompense qui active votre circuit de dopamine. Une astuce des concepteurs d'applications pour vous rendre accro, mais ça, la pub ne le dit pas : elle préfère célébrer le bonheur d’être ensemble, et non pas seul avec son portable... Voici un extrait d'"Envoyé spécial", qui dévoile le 18 janvier les dessous et les dangers de notre addiction aux écrans.
"On se laisse prendre au jeu, et on ne s'en rend même pas compte." Conscients du piège, mais dépendants. "Je pense qu'il y a des gens que ça saoule d'être sur Snapchat, mais ils se sentent forcés d'y être, parce que tout le monde y est." Ne pas avoir l'application, "ça exclut".
"Une barrière invisible"
Mais le phénomène Snapchat va bien au-delà de l'attrait classique des ados pour un phénomène de mode. Esteban et Marius se disent clairement "happés" par Snapchat. Esteban se sent même "un peu harcelé" : "Des fois, je me mets en mode avion parce que j'en ai marre de recevoir des notifications toutes les 30 secondes… et ça me fait un bien fou." Mais décrocher n'est pas si simple : il y a la "peur de manquer quelque chose". Au final, "une barrière invisible" qui les contraint, les empêche d'être vraiment libres… par exemple, avoue Marius, de trouver la force de regarder un film ou prendre un livre à la place de son smartphone quand il l'a décidé.
Les ados sont les cibles privilégiées de l'économie numérique. Selon Médiamétrie, l'ado français moyen reçoit son premier téléphone à 11 ans. Les 16-24 ans passent en moyenne quatre heures par jour sur leur téléphone portable ! Neuf sur dix utilisent des applis.
Extrait de "Accros aux écrans", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 18 janvier 2018.
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