Cyberattaque : "On travaille sur papier", l'hôpital André-Mignot dans les Yvelines fonctionne au ralenti après l'attaque informatique de samedi soir
À l'entrée de l'hôpital André Mignot de Versailles, les portes automatiques s'ouvrent et se ferment, l'ascenseur fonctionne, mais à l'accueil l'ordinateur est éteint. Il est déconnecté du réseau comme dans tout l'hôpital. L'ordre a été donné aux équipes de ne pas rallumer les machines pour ne pas que l'attaque informatique se propage. Depuis la soirée du samedi 3 décembre, le centre hospitalier de Versailles, situé au Chesnay-Rocquencourt, dans les Yvelines, a été victime d'une cyberattaque L'établissement fonctionne en mode dégradé et a déclenché son plan blanc.
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Dans les services de l'hôpital, pour les soignants c'est le "retour à l'ancienne" : "On travaille sur papier, explique Julie, infirmière. Tout se fait de façon manuscrite sans les ordinateurs. Toutes les prescriptions, les diagrammes de soins… On note tout !"
"Tout ce qui était à l'origine noté de façon informatique, c'est maintenant sur papier. Il faut tout reprendre depuis le début, donc c'est un peu au ralenti."
Julie, infirmièreà franceinfo
Les appareils médicaux indiquant les constantes vitales de chaque patient dans les chambres fonctionnent mais ne peuvent plus être mis en réseau. Ce qui signifie que l'infirmière ne peut plus avoir une surveillance générale de tous les patients sur un écran centralisé et qu'il faut désormais une personne devant chaque chambre pour surveiller les malades.
Du personnel en renfort
L'hôpital André Mignot a donc rappelé du personnel en renfort et partiellement déprogrammé les activités du bloc opératoire. Pour assurer les soins les plus critiques, six patients ont été transférés vers d'autres établissements en Île-de-France. Il s'agit de trois patients du service de réanimation et trois de néonatologie.
D'autres transferts pourraient avoir lieu, car l'attaque n'est pas encore totalement circonscrite précise l'établissement. Interrogés sur une éventuelle revendication de l'attaque par un groupe de hackers et une demande de rançon, les ministres de la Santé et du Numérique en visite à l'hôpital dimanche soir n'ont pas souhaité répondre. Une plainte a été déposée par l'établissement et le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.
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