Les Etats-Unis et le Royaume-Uni accusent la Russie de piratages et de tentatives d'ingérence politique
Des actions "absolument inacceptables". Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont accusé la Russie d'être derrière des tentatives de piratage et de cyberingérence politique visant des politiques de haut rang, des journalistes et des organisations non gouvernementales, dans un communiqué, jeudi 7 décembre.
Le FSB, le service de renseignement russe, "est derrière des tentatives répétées, mais inefficaces, d'interférer avec les processus politiques britanniques", selon le communiqué. Les Etats-Unis ont de leur côté dénoncé "une campagne de piratage des réseaux informatiques des Etats-Unis, du Royaume-Uni, d'autres pays de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (Otan) et de l'Ukraine, pour le compte du gouvernement russe", dans un texte publié par le ministère américain de la Justice.
Les deux pays ont spécifiquement désigné deux suspects, qui selon eux appartiennent à un groupe de pirates associé au Centre 18, une unité spécialisée du FSB, identifiée comme "Star Blizzard" par Londres ou "groupe Callisto" par Washington. Tous deux ont été placés sous sanctions britanniques et américaines et inculpés par la justice des Etats-Unis pour piratage informatique. Le département d'Etat a annoncé une récompense, pouvant aller jusqu'à 10 millions de dollars, pour toute information menant à leur localisation et leur arrestation, ainsi que celle de leurs complices.
Des fuites de documents avant les élections
Londres indique en outre avoir convoqué l'ambassadeur russe "pour exprimer sa profonde préoccupation au sujet des tentatives répétées" d'utiliser internet pour "interférer dans les processus politiques et démocratiques au Royaume-Uni et au-delà". "Les tentatives de la Russie d'interférer dans la politique britannique sont absolument inacceptables et cherchent à menacer nos processus démocratiques", a déclaré le chef de la diplomatie britannique David Cameron, cité dans le communiqué.
Des députés de différents partis politiques au Royaume-Unis ont été visés depuis 2015 au moins, et jusqu'à cette année, selon la diplomatie britannique. Elle cite notamment le piratage de documents commerciaux américano-britanniques qui avaient fuité avant les élections de 2019. Un rapport parlementaire publié en juillet 2020 avait accusé le gouvernement d'avoir sérieusement sous-estimé les risques et l'avait exhorté à enquêter sur de possibles ingérences russes, notamment pendant la campagne du référendum sur le Brexit en 2016.
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