Trafic de cartes bancaires sur le dark web : la France, cible privilégiée des pirates en Europe
Des chercheurs d'une entreprise spécialisée dans la protection des réseaux internet (NordVPN) ont analysé plus de quatre millions de cartes bancaires revendues sur le dark web. La France est le pays européen le plus touché par ce marché noir.
C'est un phénomène qui prend de l'ampleur depuis quelques années. Les données bancaires qui fuitent sur le dark web, [un ensemble de réseaux où les sites ne sont pas indexés par les grands moteurs de recherche] sont toujours plus nombreuses. Sur les quatre millions de cartes bancaires retrouvées par les spécialistes, plus de 150 000 appartenaient à des Français. La France est le pays européen le plus touché devant l'Angleterre ou l'Allemagne.
"C’est une espèce de marché aux voleurs à l’échelle internationale, explique Nicolas Arpagian, expert en cybersécurité. IIs peuvent tirer bénéfice rapidement de l’exploitation de cette données. Pourquoi ? Parce que l’argent, ils peuvent essayer de le récupérer dans des délais très courts, le transférer pour le mettre à l’abri et donc c’est monétisable dans des délais extrêmement brefs."
Meilleure parade : vérifier ses comptes régulièrement
Le prix moyen d'une carte française sur le dark web est d’environ 15 euros. Les plus chères sont celles qui viennent de Hong Kong ou des Philippines. L'étude établit que les cybercriminels peuvent vite gagner plus de 40 millions d'euros en revendant ces données. "Les pirates savent comment exploiter ces données. En plus, on peut par exemple les géolocaliser, faire en sorte que des cartes émanant de tel pays ou de telle zone géographique auront encore plus de valeur et c’est pour ça qu’elles sont très recherchées par les pirates."
Difficile de se prémunir face à ces vols, selon les chercheurs qui préconisent la vigilance. Il faut vérifier ses comptes régulièrement, recommandent-ils. Et lors de l'achat en ligne, "il faut prendre au moins cinq minutes" pour vérifier quelques éléments sur le site, conseille Damien Bancal, journaliste spécialisé en cybersécurité.
"Comme quand on est devant une vitrine physique, on regarde les prix, on tâte la matière, sur Internet on peut regarder depuis quand le site existe, qui est potentiellement derrière, s'il est connu, s'il a une adresse physique, s'il y un numéro de téléphone et un service après-vente, de bons commentaires."
Damien Bancal, journaliste spécialisé en cybersécuritéà franceinfo
Damien Bancal incite aussi à se méfier des promotions tapageuses, à des prix qui peuvent paraître invraisemblables selon le type de produits. Enfin, la présence du cadenas à gauche de l'adresse web, et cette adresse commençant par un https, signe apparent de sécurité, est de plus en plus détourné par les pirates, qui mettent cette apparence pour tromper le consommateur. Selon le spécialiste en cybersécurité, les banques ne sont donc pas les principales responsables dans ces piratages. Elles ont au contraire "fait énormément de travail" pour sécuriser les transactions sur Internet. Il est plutôt de la responsabilité de chacun d'éviter de "diffuser les coordonnées de sa carte bancaire un petit peu n'importe où".
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