Intervention sur Cahuzac : Hollande a voulu garder le contrôle
Alors qu'il devenait une cible dans l'affaire Cahuzac, le président de la République s'est adressé très officiellement aux Français. Le regard de la journaliste de France 2 sur place, Valérie Astruc.
Il a pris la parole de façon solennelle après le Conseil des ministres. Mercredi 3 avril, le président de la République a réagi depuis l'Elysée, face à la caméra, aux aveux de son ex-ministre Jérôme Cahuzac. François Hollande a sévèrement condamné le comportement de Jérôme Cahuzac et annoncé trois mesures. Sur place ce mercredi matin, la journaliste de France 2 Valérie Astruc raconte ce moment très particulier.
Francetv info : Quelle était l'atmosphère ce matin à l’Elysée, après l’onde de choc de l’aveu de Jérôme Cahuzac ?
Valérie Astruc : Avant le Conseil, le président a réuni les membres de son cabinet pour leur dire qu’il allait prendre la parole devant les Français. C'est une décision qu’il a prise très tôt ce matin, voire hier soir, quand il a vu qu’il devenait la cible de l’opposition qui attaquait en répétant : "Soit il est complice, soit il est naïf." Il devenait la cible donc il fallait qu'il prenne la parole.
François Hollande est arrivé au Conseil des ministres le visage fermé. Il a tout de suite pris la parole pour s'en prendre à Jérôme Cahuzac : "Il a blessé la République." Aux dires des participants, il était dans une colère froide, il n'a pas prononcé un mot plus haut que l’autre mais, sur le fond, des mots très fermes. Il a invité ses ministres à garder un comportement exemplaire, estimant que la République exemplaire devait s’appliquer et qu'il ne fallait pas dévier.
Pourquoi l'Elysée a-t-il choisi comme stratégie de filmer la déclaration du président avec sa propre caméra, et pas avec les moyens des télévisions généralement utilisés à chaque Conseil des ministres ?
Généralement, le président ne parle jamais à la sortie du Conseil des ministres. Pour cette occasion, il a choisi de s’adresser directement aux Français. Autre nouveauté, l'intervention a été enregistrée avec les moyens techniques de l'Elysée. Le président aurait pu faire cette déclaration devant des journalistes, ou face à des caméras de chaînes de télévision. Mais il voulait peser ses mots, enregistrer tranquillement et pouvoir hésiter, se reprendre, ce qu’il n’aurait pas pu faire en direct devant les médias. Il a donc décidé de se passer des médias et d'enregistrer son intervention afin d'avoir une allocution propre, sans commettre de dérapage verbal qui aurait été évidemment préjudiciable.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.