Paralympiques 2024 : "C'est dix fois plus que ce que j'avais imaginé"... Les athlètes français soutenus comme jamais par leur public

Depuis le début des Jeux paralympiques, mercredi, les spectateurs répondent présent sur les sites de compétition pour encourager les athlètes français. L'engouement est inédit.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le para-athlète Antoine Praud célèbre sa médaille de bronze sur le 1500 m (T46) au Club France, à Paris, le 31 août 2024. (PERVILLE FLORENT / AFP)

La ferveur des Jeux olympiques a laissé la place à celle des Paralympiques. Depuis la cérémonie d'ouverture, mercredi 28 août, les Jeux paralympiques de Paris 2024 sont marqués, comme deux semaines plutôt avec les JO, d'une ferveur exceptionnelle. Que ce soit au Stade de France pour l'athlétisme, à Paris La Défense Arena pour la natation, ou encore au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines pour le cyclisme sur piste, partout, le support du public français est inconditionnel. 

Un soutien si fort qu'il a surpris les athlètes de la délégation tricolore. "Avant les Jeux, j'ai imaginé une ambiance de dingue, mais [ce qu'il se passe] est dix fois plus que ce que j'ai imaginé, témoigne au micro de France Télévisions samedi, Antoine Praud, médaillé de bronze sur le 1 500 m (catégorie T46) samedi. Le public m'a porté tout du long."

"Dès mon entrée sur la piste, le stade était en fusion. Dans la dernière ligne droite, j'avais les oreilles qui bourdonnaient tellement le public donnait de la voix."

Antoine Praud, médaillé de bronze sur le 1 500 m (catégorie T46)

à France Télévisions

Lors de la finale, le Français a couru devant 70 000 spectateurs en session du matin, un record d'affluence pour une épreuve de para-athlétisme en France. "Je n'ai jamais couru au Stade de France ou dans des stades pareils, aussi remplis, avec autant de Français qui sont là pour m'encourager alors qu'ils ne me connaissent pas. J'espère que j'ai fait vivre un moment de joie à tous ceux qui étaient là ou derrière leur télévision", savoure Antoine Praud.

Frissons garantis

Même ressenti au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, où l'ambiance a été là aussi plus que bouillante pour soutenir les athlètes français. Si les spectateurs étrangers – britanniques, irlandais, américains, entre autres – ont donné de la voix, ce n'était rien comparé aux Français, dimanche 1er septembre. Dès les qualifications de la poursuite individuelle femmes (3 000m, catégorie C5), Marie Patouillet et Heïdi Gaugain ont été encouragées avec fougue par le public.

Malgré la chaleur étouffante du vélodrome, il était impossible de ne pas avoir des frissons. "C'est la première fois [que je concours avec une telle ambiance]. Nous n'avons tellement pas l'habitude d'avoir ça en para. Merci au public", réagi Heïdi Gaugain, émue, après sa qualification pour la finale, opposée à Marie Patouillet, qui remportera quelques minutes plus tard l'or paralympique

La Française Marie Patouillet lors du contre-la-montre (C4) au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, où elle a remporté la médaille d'argent, le 29 août 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"Avec un public comme ça, on ne peut pas lâcher, appuyait Marie Patouillet, jeudi 29 août, après sa médaille d'argent sur le contre-la-montre 500 m C4-5, le premier podium français des Jeux. Il y avait toute ma famille, les médecins que je remplace [elle est médecin généraliste dans le civil] et tout un tas de personnes qui ont dessiné ma tête partout, sur leurs tee-shirts... Cela m'a tellement porté et c'est incroyable, car en tant qu'athlètes paralympiques, on n'a jamais vécu ça. C'est magique."

"Dès qu'on marquait, on sursautait"

Mais pour certains athlètes, il a d'ailleurs fallu apprendre à gérer ce soutien. "Il y a eu beaucoup d'émotions et cela nous a crispés", a reconnu Nicolas Jouanserre, joueur de basket fauteuil, après le premier match de la France face au Canada (défaite 83-68), vendredi 30 août. Pour lui aussi, jouer dans une telle ambiance était une grande première, étant plus habitué à des salles de quelques centaines de personnes au maximum. "Dès qu'on marquait un panier, on sursautait [face au bruit]. On a besoin de ça. On a vu qu'on était soutenus, maintenant on doit se mettre un peu plus dans notre bulle et jouer notre basket", a-t-il ajouté. 

Ces ambiances marqueront l'histoire, veut croire Timothée Adolphe, athlète non-voyant spécialiste du 400 m (T11). Lors de ses séries, vendredi 30 août, c'est tout le Stade de France qui a clamé son prénom dès son entrée en lice. De quoi, là encore, donner la chair de poule. "Jusqu'à présent, Londres 2012 était une référence, mais je pense que la France va laisser son empreinte dans l'histoire des Jeux." Et ainsi marquer un tournant dans le parasport en France.

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