Paris 2024 : ferveur populaire, sites emblématiques, ambiance mitigée hors de Paris... Ce qu'on a aimé et moins aimé des JO
La quinzaine olympique parisienne s'est refermée dimanche 11 août au Stade de France. Au terme d'une édition prolifique pour le clan tricolore avec 64 médailles, dont 16 en or, les Jeux de Paris ont été un succès à plus d'un titre. Franceinfo: sport dresse le bilan de ce qu'on a aimé et moins aimé.
On a aimé :
La ferveur populaire
C'est sûrement l'un des principaux souvenirs qui resteront : l'ambiance bouillante sur tous les sites, pour tous les sports. Du judo à la natation, en passant par les sports collectifs, l'escrime, le beach-volley, le tennis de table, partout le public a donné de la voix pour encourager les athlètes français, mais pas seulement. Même lors des affiches sans Tricolores, les spectateurs français et étrangers ont poussé avec fair-play, enthousiasme et, surtout, sans débordement.
Dans une volonté permanente de mélanger sport et culture, les organisateurs ont adapté les ambiances dans les sites, et pour chaque sport. Les DJ diffusaient des classiques de la chanson française, d'Edith Piaf à Johnny Hallyday, en passant par Charles Aznavour et Joe Dassin. A chaque fois, les mêmes scènes : des stades entiers chantant à pleins poumons. Souvent, des karaokés ont même été proposés, pour le plus grand plaisir du public français, intriguant parfois les étrangers.
Les sites de célébration du Trocadéro et du Club France ont permis de prolonger le plaisir pour les spectateurs, venus nombreux célébrer les médailles des athlètes tricolores et internationaux, défilant telles des stars sur une estrade, signant des autographes et se prêtant au jeu des selfies. La culture s'est d'ailleurs invitée avant chaque session avec les trois coups de bâton, rappelant ceux du théâtre, donnés par des anciens athlètes du monde entier.
Des sites plus beaux les uns que les autres
Les Jeux de Paris resteront comme ceux qui ont le plus fait sortir les compétitions des stades. Depuis le projet de candidature parisienne, l'objectif du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) était de placer le sport au cœur de la ville. L'objectif a été atteint avec des stades majestueux installés au pied des monuments phares de la capitale. Le site de la tour Eiffel, accueillant le beach-volley, est sans doute le site qui a fait le plus réagir.
Le stade de la Concorde a lui aussi séduit le public des sports urbains, offrant des décors de carte postale aux photographes. Les images de la course en ligne de cyclisme et des coureurs escaladant la butte Montmartre, dans une ambiance digne des grands cols, aura aussi offert son lot d'émotions.
L'escrime sous la verrière du Grand Palais a également émerveillé. Autre coup de cœur unanime : l'équitation, qui n'aurait pas pu rêver d'un meilleur écrin que Versailles. Ces stades de rêve ont envoyé les constructions systématiques d'installations pérennes dans un temps révolu. Hors de l'Hexagone, la mythique vague de Teahupo'o, à Tahiti, a emporté les suffrages, faisant passer au second plan les polémiques d'avant-Jeux.
Une pluie de médailles pour un record
La réussite dans les tribunes, mais aussi sur les terrains. La délégation française a récolté 64 médailles, dont 16 en or, ce qui fait d'elle la cinquième nation dans le tableau des médailles. Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, parle de "bilan exceptionnel" et veut "inscrire durablement la France dans le top 5".
Les leaders de la délégation française ont été nombreux à briller devant leur public, à commencer par le nageur Léon Marchand, qui a remporté cinq médailles, dont quatre en or. Autre tête d'affiche qui a tenu son rang : Teddy Riner. Le judoka a glané un troisième titre olympique en individuel et a grandement participé au sacre par équipes. On se souviendra aussi de la première breloque dorée de la France lors de ces Jeux, celle de l'équipe de France du rugby à 7, emmenée par Antoine Dupont. La médaille d'or en VTT de Pauline Ferrand-Prévot, qui courait après depuis plus d'une décennie, ou encore le triplé tricolore inédit en BMX, le premier aux Jeux d'été depuis 1924, avec Joris Daudet en or, Sylvain André en argent et Romain Mahieu en bronze, resteront aussi comme des temps forts de ces Jeux.
Les Jeux de Paris resteront aussi dans les annales pour le premier titre olympique de la France en surf, grâce à Kauli Vaast. Très attendus, les frères Alexis et Félix Lebrun ont répondu présent pour leurs premiers Jeux olympiques, malgré l'ultra domination de la discipline par la Chine, avec le bronze en individuel pour Félix Lebrun, et en équipes.
Une organisation sans grain de sable
Les inquiétudes étaient nombreuses avant le début des Jeux. Les risques d'attentat et de problèmes de sécurité étaient dans toutes les têtes en amont des compétitions, de même que les soucis liés aux transports. Pourtant, la quinzaine s'est déroulée sans accroc.
Le dispositif de sécurité déployé était inédit : 35 000 policiers et gendarmes et 18 000 militaires avaient pour mission de sécuriser les Jeux. Ils ont été aidés par des renforts étrangers. Si aucun chiffre global n'a été pour le moment dévoilé, le ministère de l'Intérieur avait évoqué la présence de "1 800 renforts internationaux originaires d'une quarantaine de pays partenaires". Leur présence s'est confirmée sur le terrain, sur chaque site et chaque rue de la capitale, dans une ambiance souvent détendue. Les transports aussi ont réussi leur pari, en tenant la cadence et limitant les incidents sur les voies. Les accès aux stades ont toujours été fluides pour transporter les 15 millions de touristes et spectateurs.
On a moins aimé :
Une cérémonie pas si populaire
La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 a, certes, été éblouissante, mais n'a pas tenu toutes ses promesses sur la fête populaire espérée. Si 100 000 spectateurs avaient payé leur billet, plusieurs centaines de milliers de spectateurs invités s'étaient donné rendez-vous sur les quais hauts de la Seine malgré la pluie battante pour admirer ce spectacle inédit. Mais la configuration du lieu ne permettait pas à ceux installés au-delà du deuxième rang de suivre la cérémonie sur la Seine.
Certains touristes, ayant déboursé plusieurs centaines d'euros, voire plus, ont même regretté leur achat. Si le spectacle a tenu ses promesses en matière de spectacle télévisuel, ce ne fut pas totalement le cas pour les spectateurs ayant fait le déplacement. Autre ressenti mitigé : le défilé des bateaux d'athlètes sur la Seine s'est, certes, parfaitement bien intégré au spectacle, mais les athlètes des délégations n'ont guère été visibles, à l'exception des porte-drapeaux.
Zéro pointé en tennis, bilan mitigé en athlétisme et en escrime
Avec 64 médailles, la moisson du clan tricolore a été réussie, même si quelques déceptions pointent ici et là. A commencer par le zéro pointé en tennis, où aucun Tricolore ne s'est qualifié pour les quarts de finale. L'athlétisme français évite de repartir bredouille pour la première fois depuis 2000 grâce à la médaille d'argent de Cyrena Samba-Mayela sur le 100 m haies, au dernier jour de compétition.
Le bilan de l'escrime française reste lui aussi mitigé, avec sept médailles, mais un seul titre, pour la sabreuse Manon Apithy-Brunet. Les handballeurs tricolores, champions olympiques en 2008, 2012 et 2021, se sont eux aussi inclinés en quarts de finale après avoir remporté trois des quatre derniers titres.
Une ambiance plus mitigée en dehors de Paris
La fièvre olympique a contaminé les autres villes françaises accueillant des épreuves, comme Villeneuve-d'Ascq, en banlieue de Lille, qui a accueilli les phases de poules du basket, puis les phases finales du handball. Dans le stade Pierre-Mauroy, les 27 000 places ont trouvé preneur pour chaque affiche, du jamais-vu pour du basket en France. Mais dans la plupart des autres villes, comme Marseille, Saint-Etienne, Lyon, Bordeaux ou Nantes, les stades n'ont pas toujours fait le plein, surtout en l'absence des Français.
Quelques déceptions autour de certains stades
Quelques couacs ont mis un petit voile sur la qualité de l'organisation. Le premier est intervenu dès le 24 juillet, lors du début du tournoi de football olympique. Alors que les Argentins pensaient avoir arraché le match nul face au Maroc pour leur entrée en lice, ils se sont finalement inclinés 2-1 dans une grande confusion. La victoire finale a été donnée au Maroc après deux heures d'interruption, consécutives à des incidents – dont un envahissement du terrain par des supporters marocains – et à un but égalisateur argentin contesté. La fin du match s'est même déroulée devant des tribunes vides. Enfin, on regrettera les trop nombreuses places libres en loge, notamment à Bercy pour les phases finales de basket.
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