Témoignages Paris 2024 : avec les Jeux paralympiques, les spectateurs souhaitent "prolonger la fête" des JO

Article rédigé par Clément Parrot - Clément Mariotti Pons
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Manuella, Laurent et Alexis à la sortie des épreuves de parataekwondo au Grand Palais, à Paris, le 30 août 2024. (CLEMENT PARROT / FRANCEINFO)
Ils sont revenus assister aux Jeux paralympiques pour prolonger le plaisir ressenti lors des JO ou pour se rattraper d'avoir raté jusque-là l'expérience olympique. Au Grand Palais ou à La Défense Arena, ils racontent leur joie de spectateurs.

La fête continue. Avec l'ouverture des Jeux paralympiques, les spectateurs ont retrouvé le chemin des tribunes olympiques et de leur ferveur. "On est venus fin juillet aux Jeux olympiques tous les deux et on a trouvé ça tellement extraordinaire qu'on a voulu montrer ça à nos filles", expliquent Mylène et Nicolas, installés dans des transats, jeudi 29 août, dans l'entrée du Grand palais. Avant la rentrée scolaire du lundi 2 septembre, cette famille de Tarbes (Hautes-Pyrénées) s'est donc offert un passage express à Paris et des places pour la paranatation et le parataekwondo. La beauté des sites a également été un élément de motivation pour plusieurs spectateurs. "On n'avait pas pu voir le Grand Palais aux JO, donc on s'est rattrapés", poursuit Mylène.

"On est venus encourager les athlètes paralympiques et aussi poursuivre l'aventure entamée pendant les JO. On a retrouvé la même ambiance, ça prolonge bien la fête", témoigne Jean-Marie, un peu plus loin. S'il restait jeudi soir quelque 400 000 billets encore à vendre pour les épreuves des Jeux paralympiques, le succès du déroulement des épreuves fin juillet-début août a convaincu certains sceptiques de participer à l'aventure. "Avant les JO, on avait un peu peur, en tant que Parisiens, qu'il y ait trop de monde ou que ce soit mal organisé. Mais on a vite vu que l'ambiance était très agréable", raconte Nam, qui a pris des billets avec des collègues pour le parataekwondo après avoir constaté que tout se passait bien pendant la quinzaine olympique.

"Le plaisir n'est pas moindre"

Pour beaucoup, les Jeux paralympiques permettent de rattraper les occasions manquées lors des JO. "On n'était pas là au moment des Jeux olympiques. On se fait une séance de rattrapage et le plaisir n'est pas moindre. On a eu un beau spectacle et une superbe ambiance", s'enthousiasme Sandra, venue assister au parataekwondo avec sa fille. "On a décidé de venir après avoir vu les JO à la télé. On a regretté de ne pas participer en live, donc on a pris plein de billets pour les paralympiques : basket fauteuil, volley assis, athlétisme...", relatent Manuella et Laurent, à la sortie du Grand Palais. 

"On a vécu les JO sur les pelouses autour pendant que les autres étaient en tribunes. Donc cette fois-ci, on s'est dit qu'on allait intervertir les places et qu'on allait pouvoir crier à l'intérieur."

Manuella, spectatrice des Jeux paralympiques

à franceinfo

"On a regretté de ne pas être venus pendant les JO, mais on s'est bien rattrapés là", abonde Shayesteh, une jeune femme d'origine iranienne venue de l'Essonne pour soutenir les Paralympiens iraniens et l'Afghane Zakia Khudadadi, de l'équipe des réfugiés. "On était presque les seuls à soutenir notre pays, mais c'était trop bien, même si on n'a plus de voix. On s'est donnés à fond".

"On voulait participer à cette grande fête"

Les images diffusées fin juillet, début août à la télévision et sur les réseaux sociaux ont fait des envieux. "Le fait de voir l'ambiance, la ferveur, ça a joué. On a donc pris des places au milieu des JO. On s'est dit que ce serait quand même dommage de ne pas y aller. On voulait participer à cette grande fête", s'enthousiasment Aude et Adrien, venus de l'Oise avec leurs trois enfants. "Et les JO, c'était trop cher, surtout à cinq. Les Jeux paralympiques étaient plus abordables." Pour Adrien, il y a aussi une volonté de transmission : il s'était déjà rendu aux Jeux paralympiques de Barcelone quand il était enfant.

"C'était gratuit à l'époque des Jeux de Barcelone. Les gens faisaient même du racolage à l'extérieur pour qu'on remplisse le stade."

Adrien, spectateur des Jeux paralympiques

à franceinfo

A la piscine de La Défense Arena, Raphaël a tenu à amener ses enfants pour assister aux performances des nageurs paralympiques. "Il y a une super ambiance, on retrouve un peu celle des JO, explique-t-il. Il y a beaucoup de familles, des enfants, les gens sont déguisés... Si on lance les hostilités avec des médailles, ça va exploser".

Raphaël avec ses enfants Ambre et Clément, le 30 août 2024 à La Défense Arena, à Nanterre (Hauts-de-Seine). (CLEMENT MARIOTTI PONS / FRANCEINFO SPORT)

Comme pour beaucoup de spectateurs, ce Parisien est aussi marqué par le dépassement de soi des parasportifs dans les bassins. "On n'a pas l'habitude de côtoyer autant d'athlètes paralympiques. On se rend compte qu'ils sont impressionnants. Il peut y avoir des écarts en fonction des handicaps, mais leurs performances sont vraiment folles", poursuit-il. Isabelle et Pierre, venus de Normandie, ont également pris "une grande leçon de vie" lors des épreuves de paranatation. "Il y a des handicaps lourds, ça m'a émue, confie Isabelle. Je leur tire mon chapeau".

"Tous les nageurs étaient heureux de voir tous ces gens dans les tribunes, ils avaient des sourires jusqu'aux oreilles."

Pierre, spectateur aux Jeux paralympiques

à franceinfo

Isabelle et Pierre espèrent maintenant que ces Jeux paralympiques permettront de faire évoluer la société pour une meilleure prise en compte des questions de handicap. "Ça fait des années qu'en prenant le métro, je me dis qu'il n'y a rien au niveau de l'accessibilité. En ce moment, c'est extraordinaire au niveau de l'organisation, mais ce n'est pas le reflet du quotidien. J'ai un peu peur que chacun oublie après ce gros coup de projecteur", s'inquiète notamment Pierre. "Il y a beaucoup à faire aussi au niveau de l'école inclusive, qui souffre d'un manque évident de moyens, ajoute Isabelle. On a la rentrée la semaine prochaine et pour autant des dizaines d'élèves seront non accompagnés. On est loin du compte".

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