SeaFrance : le tribunal de commerce reporte sa décision sur l'offre de reprise des salariés
L'audience a été reportée au 9 janvier afin d'apporter des précisions sur les modalités de financement de la Scop.
L'avenir de la compagnie de ferries SeaFrance, en liquidation judiciaire depuis le 16 novembre, se jouera finalement le 9 janvier. L'audience devant le tribunal de commerce sur l'offre de reprise par les salariés, prévue mardi 3 janvier, a été reportée afin d'apporter des précisions sur les modalités de financement de la Scop.
"Le délai était trop court entre l'annonce du gouvernement d'hier et l'audience du tribunal ce matin. Il y a une décision politique, il faut maintenant la mettre en musique", explique l'avocat des salariés, Philippe Brun, à l'issue de l'audience mardi. "Nous souhaitons mettre à profit ces quelques jours pour organiser dès demain une réunion entre les parties prenantes du dossier, la région Nord-Pas-de-Calais, l'Etat et les représentants de la Scop pour définir les modalités techniques et financières du sauvetage de SeaFrance", ajoute l'avocat.
Volte-face de l'Etat
Le projet de coopérative ouvrière est la seule offre en lice pour reprendre SeaFrance qui emploie 880 personnes à Calais (nord), et génère au moins autant d'emplois indirects. L'option défendue par le gouvernement, après un étonnant changement de cap, et présentée lundi à l'issue d'une réunion à l'Elysée, consiste à faciliter le financement de cette Scop, nouvellement créée, par les indemnités des salariés licenciés. A ces indemnités viendraient s'ajouter"des indemnités extra-légale", a précisé, devant la presse, la ministre de l'Ecologie et des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet.
Alors que les collectivités locales du Nord-Pas-de-Calais ont proposé de s'engager dans le projet à hauteur de 12 millions d'euros, la ministre a souligné que l'ensemble des fonds ainsi rassemblés permettrait de "couvrir" les besoins nécessaires à la création de la Scop, soit "40 à 50 millions d'euros".
Les salariés sceptiques
Les salariés et leurs avocats se sont toutefois montrés sceptiques sur la faisabilité du projet gouvernemental. "Que l'Etat s'intéresse enfin au dossier SeaFrance, c'est une bonne chose. Mais la manière dont il s'y prend, et les solutions qu'il propose, sont mauvaises. C'est un montage juridique abracadabrantesque, qui a peu de chances d'aboutir", a jugé pour sa part Philippe Brun, l'avocat des salariés.
De son côté, le président de la République a justifié mardi la décision du gouvernement de soutenir le projet de reprise de SeaFrance par ses salariés : "Quand il y a une chance de sauver une entreprise, c'est le devoir du président de la République de s'y impliquer, je ne crois pas à la fatalité". "Je ne renoncerai jamais. Si des gens aiment leur métier, aiment leur entreprise et veulent essayer de la sauver on doit les aider. Je ne sais pas si ça réussira, je ne sais pas si ce sera possible, mais on ne peut pas rester les bras ballants, on ne peut pas accepter, considérer qu'il n'y a rien à faire, il y a toujours quelque chose à faire", a assuré Nicolas Sarkozy.
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