L'homme qui a tué Ben Laden raconte l'assaut
Dans un long entretien au magazine "Esquire", ce membre d'un commando d'élite raconte le raid mené en plein cœur du Pakistan, mais aussi une situation personnelle surprenante.
Il a vu Oussama Ben Laden rendre son dernier souffle après lui avoir logé trois balles dans la tête. Le Navy Seal qui a tué le chef d'Al-Qaïda à Abbottabad (Pakistan) en mai 2011 raconte l'assaut dans un long entretien au magazine Esquire (en anglais), publié lundi 11 février. L'interview est réalisée sous couvert d'anonymat pour préserver son devoir de réserve et la sécurité de sa famille.
"C'est lui, boum, c'est fait"
Il est le premier à entrer dans la pièce du troisième étage de la résidence, le 2 mai 2011. Quand il pénètre dans la chambre de Ben Laden, tout va très vite : "C'était comme un instantané d'une cible d'entraînement. C'est lui, sans aucun doute. (…) C'est automatique, la mémoire musculaire. C'est lui, boum, c'est fait."
Le chef d'Al-Qaïda est dans le noir, ne voit rien, tandis que lui est équipé de lunettes de vision nocturne. "Il y avait Ben Laden là, debout. Il avait ses mains sur les épaules d'une femme, la poussant devant, pas exactement vers moi mais dans la direction du vacarme du couloir. C'était sa plus jeune femme, Amal." Il tire deux balles, puis une autre, dans la tête de l'homme le plus recherché au monde. "Il était mort. Il ne bougeait pas. Sa langue pendait. Je l'ai vu prendre ses dernières inspirations, juste une respiration réflexe", détaille le militaire, qui se dit "stupéfait" par la grande taille de Ben Laden.
"Tout le monde le voulait mort"
Désormais consultant et sans protection sociale
Malgré ses faits d'armes, à 35 ans et après seize ans dans la Marine, le Navy Seal se retrouve aujourd'hui sans retraite ni assurance-maladie parce qu'il n'a pas passé les vingt ans nécessaires sous les drapeaux pour bénéficier d'une protection sociale à vie. Il vit toujours avec sa femme, dont il est pourtant séparé, et est maintenant consultant, payé à la pige.
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