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L'homme qui a tué Ben Laden raconte l'assaut

Dans un long entretien au magazine "Esquire", ce membre d'un commando d'élite raconte le raid mené en plein cœur du Pakistan, mais aussi une situation personnelle surprenante.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Quand le Neavy Seal entre dans la chambre de Ben Laden, en mai 2011 au Pakistan, tout va très vite: "C'était comme un instantané d'une cible d'entraînement. (...) C'est lui, boum, c'est fait." (MAXPPP)

Il a vu Oussama Ben Laden rendre son dernier souffle après lui avoir logé trois balles dans la tête. Le Navy Seal qui a tué le chef d'Al-Qaïda à Abbottabad (Pakistan) en mai 2011 raconte l'assaut dans un long entretien au magazine Esquire (en anglais), publié lundi 11 février. L'interview est réalisée sous couvert d'anonymat pour préserver son devoir de réserve et la sécurité de sa famille. 

"C'est lui, boum, c'est fait"

Il est le premier à entrer dans la pièce du troisième étage de la résidence, le 2 mai 2011. Quand il pénètre dans la chambre de Ben Laden, tout va très vite : "C'était comme un instantané d'une cible d'entraînement. C'est lui, sans aucun doute. (…) C'est automatique, la mémoire musculaire. C'est lui, boum, c'est fait." 

Le chef d'Al-Qaïda est dans le noir, ne voit rien, tandis que lui est équipé de lunettes de vision nocturne. "Il y avait Ben Laden là, debout. Il avait ses mains sur les épaules d'une femme, la poussant devant, pas exactement vers moi mais dans la direction du vacarme du couloir. C'était sa plus jeune femme, Amal." Il tire deux balles, puis une autre, dans la tête de l'homme le plus recherché au monde. "Il était mort. Il ne bougeait pas. Sa langue pendait. Je l'ai vu prendre ses dernières inspirations, juste une respiration réflexe", détaille le militaire, qui se dit "stupéfait" par la grande taille de Ben Laden.

"Tout le monde le voulait mort"

Tuer Ben Laden était évident. Le Navy Seal confirme qu'il n'était pas question de le faire prisonnier, expliquant que "tout le monde le voulait mort mais personne ne voulait dire : 'Hey, vous allez tuer ce mec.' C'était juste implicite."
 
Pour lui, la mission commence le 1er avril quand, avec ses collègues du Red Squadron, il est informé d'une mission à venir. "Lors du briefing le premier jour, ils nous ont en fait menti et ont été très vagues. Ils ont mentionné des câbles sous-marins et le tremblement de terre au Japon ou quelque chose du genre", rapporte-t-il. Lui penche pour la Libye, où l'Otan est en guerre contre Kadhafi, et à une mission pour sécuriser des armes de destruction massive.
 
Ce n'est que quelques jours plus tard qu'il apprend l'objectif. Ce sera Ben Laden et le Pakistan. S'ensuivent de nombreux briefings, notamment par une agente de la CIA, "Maya", une femme "formidable", campée par Jessica Chastain dans le film Zero Dark Thirty, qu'il a vu et auquel il n'a trouvé que quelques défauts "mineurs".

Désormais consultant et sans protection sociale

Malgré ses faits d'armes, à 35 ans et après seize ans dans la Marine, le Navy Seal se retrouve aujourd'hui sans retraite ni assurance-maladie parce qu'il n'a pas passé les vingt ans nécessaires sous les drapeaux pour bénéficier d'une protection sociale à vie. Il vit toujours avec sa femme, dont il est pourtant séparé, et est maintenant consultant, payé à la pige.

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