La nationalisation de Florange : "raisonnable" ou "scandaleuse" ?
Deux jours avant l'expiration du délai consenti par ArcelorMittal pour éviter la fermeture des hauts-fourneaux, le gouvernement campe sur ses positions malgré les attaques du Medef et de l'UMP.
FLORANGE - A deux jours de l'expiration du délai consenti par ArcelorMittal pour éviter la fermeture des hauts-fourneaux de Florange (Moselle), c'est l'effervescence. Jeudi 29 novembre, le patronat vole à la rescousse du géant de l'acier et, soutenu par l'UMP, dénonce la menace imminente de nationalisation brandie par Arnaud Montebourg. Le gouvernement, lui, fait bloc autour de son ministre du Redressement productif.
La veille, Arnaud Montebourg a annoncé avoir trouvé un repreneur pour la totalité du site mosellan. Il a ajouté être "prêt" à une nationalisation provisoire, si ArcelorMittal refuse de céder l'intégralité du site sidérurgique d'ici samedi. Et jeudi matin, chacun y est allé de son qualificatif.
Parisot : "scandaleux"
"Cette déclaration est purement et simplement scandaleuse", a lâché Laurence Parisot sur RTL. "Envisager une nationalisation, lancer simplement le débat sur un tel principe, est vraiment scandaleux." "C'est une expropriation", s'est exclamée la présidente du Medef. Avant d'ajouter : "Ébranler le principe du droit de propriété comme ça, à la va-vite, c'est très grave et en plus c'est très coûteux."
Woerth : "dangereux"
Comme Alain Juppé la veille, Eric Woerth voit en Arnaud Montebourg "un ministre dangereux". Interrogé sur Public Sénat, l'ancien ministre du Budget l'accuse d'être "un ministre de la Communication", alors que, selon lui, "nous avons besoin d'un ministre de l'Industrie". Le député-maire de Chantilly dénonce "la démagogie" du gouvernement et l'appelle à avoir "une vision industrielle".
Batho : "raisonnable"
Scandaleux de nationaliser ? "Non, c'est raisonnable", a répondu la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Delphine Batho, sur BFMTV. "Le mot nationalisation n'est pas le bon puisqu'il s'agirait de mettre un contrôle public temporaire", a-t-elle cependant tempéré. La ministre a ensuite rappelé : "L'Etat intervient pour faciliter un projet de reprise."
Cahuzac, l'indigné
Le ministre du Budget s'est montré plus offensif. "Je n'ai pas noté d'indignation chez madame Parisot quand un chef d'entreprise [le PDG du groupe, Lakshmi Mittal] s'est comporté comme on sait, en transférant, non pas l'essentiel, mais une très grande partie des bénéfices des sites industriels français en dehors de nos frontières, notamment au Luxembourg", a lancé Jérôme Cahuzac sur France Info.
Valls, le volontariste
Interrogé sur i-Télé, le ministre de l'Intérieur s'est contenté d'approuver et de soutenir "le volontarisme" d'Arnaud Montebourg, au nom de la réindustrialisation de la France et de la lutte pour la compétitivité.
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