Mohamed Merah était "une cible privilégiée" pour la DCRI
Selon des documents déclassifiés début août et que "Le Parisien" a pu consulter, le tueur au scooter était bien surveillé par les services de renseignements.
AFFAIRE MERAH - Le tueur de Toulouse était surveillé et connu des services de renseignements depuis 2009. Il était même une "cible privilégiée" des services depuis septembre 2011. C'est ce que révèlent les documents de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) concernant Mohamed Merah et déclassifiés début août par le ministère de l'Intérieur, rapporte Le Parisien jeudi 9 août.
"Ces 23 pages de rapports confidentiels apportent la preuve que le tueur à scooter (...) constituait une cible privilégiée pour la DCRI pour sa proximité avec des islamistes radicaux toulousains clairement idéntifiés, tout comme son frère Abdelkader", indique le quotidien, qui a pris connaissance des documents.
A l'époque des faits, l'ancien patron de la DCRI, Bernard Squarcini, avait assuré que Mohamed Merah, tombé sous les balles de la police le 22 mars, avait agi en solitaire. Ces documents "écartent définitivement la thèse du loup solitaire", signale Le Parisien. FTVi revient sur les informations contenues dans ces documents de la DCRI.
Le frère de Merah lié aux salafistes de Toulouse
Dès 2009, le nom de Mohamed Merah apparaît dans une note de "suivi de la mouvance salafiste radicale toulousaine". Son frère Abdelkader en fait aussi partie. "Installé au Caire en Egypte depuis novembre 2009 pour y suivre un enseignement religieux axé sur le jihad, [Abdelkader Merah] entretenait des contacts téléphoniques réguliers avec son frère", relate Le Parisien.
Radicalisation à grands pas
Cours de religion à domicile et de langue arabe : l'islamisation de Mohamed Merah coïncide avec "l'arrivée d'une nouvelle génération d'islamistes toulousains en 2010", explique le quotidien. Un groupe avec "des convictions intactes et une détermination renforcée", selon les rapports.
C'est à partir de ce moment là que Merah entreprend une série de voyages. Il se fait arrêter par la police locale à Kandahar, en Afghanistan, à la fin de l'année 2010. Alors qu'il assure aux services de contre-terrorisme afghans "visiter des statues de bouddhas détruites par les talibans", son arrestation interpelle les renseignements intérieurs français qui pointent dans un rapport "un individu au lourd passé délinquant en phase de radicalisation".
A son retour en France, Merah aurait "reintégré le noyau salafiste local" et poursuivi ses aller-retour au Pakistan et en Afghanistan. C'est enfin à ce moment, en décembre 2011, que la DCRI le considère comme une "menace directe" dans ces rapports. Les incidents à Toulouse et à Montauban sont arrivés trois mois plus tard.
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