La succession de Martine Aubry crée des tensions au PS
L'appel d'Harlem Désir, candidat à la tête du PS, à organiser un "vote ouvert" des militants, échauffe les esprits.
POLITIQUE - A mesure que l'échéance approche, la désignation du futur premier secrétaire agite le Parti socialiste. Lundi 3 septembre, l'appel d'Harlem Désir, candidat à la tête du PS, à organiser un "vote ouvert" des militants pour départager les candidats souhaitant prendre la tête du PS a mis au grand jour la grogne qui couvait depuis plusieurs jours déjà au sein du parti vis-à-vis du processus de succession de Martine Aubry.
En effet, depuis le calamiteux congrès de Reims, en 2008, qui avait été le théâtre d'un duel sans merci entre Martine Aubry et Ségolène Royal, les règles ont été modifiées. Désormais, le premier signataire de la motion arrivée en tête lors du vote des militants devient automatiquement premier secrétaire.
Désignation à huis clos
Or, contrairement à 2008, où plusieurs motions de poids s'affrontaient, un texte réunit cette année la quasi-totalité des ténors socialistes, à l'initiative notamment de Martine Aubry et du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le premier signataire de cette motion, qui sera désigné avant le 12 septembre à l'issue de subtiles tractations entre la rue de Solférino, Matignon et l'Elysée, a donc toutes les chances d'accéder à la tête du PS. Sans qu'il n'y ait de véritable choix possible pour les militants. Sauf surprise, le poste se jouera donc à huis clos entre Harlem Désir et le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis.
Pour Harlem Désir, "il faut absolument que les militants puissent s'exprimer par un vote libre, ouvert, auquel tout candidat puisse se présenter, quel que soit le choix qui sera proposé". L'actuel numéro 2 du PS veut que les militants puissent se prononcer sur tous les candidats à la succession. Il a pris soin de souligner lundi que son PS était "celui des primaires" et non pas celui de Reims.
Un processus "à la nord-coréenne"
L'ancien député PS Julien Dray s'était également élevé, fin août, contre une "forme de désignation plus ou moins obscure". "On a voulu cadenasser pour empêcher que cela ne se reproduise. Mais là, on est dans une situation un peu ubuesque où les militants vont avoir à avaliser un choix fait par quelques-uns et on ne sait pas bien avec quelles règles", juge-t-il.
Le président socialiste de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, a même déclaré redouter un processus "à la nord-coréenne" pour la désignation du futur premier secrétaire.
En attendant, Harlem Désir a enregistré deux soutiens mardi : ceux du ministre de l'Education, Vincent Peillon, et d'Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris en 2014.
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