Candidate à sa réélection, Laurence Parisot se défend d'être une "putschiste"
Elue une première fois en 2005, puis une seconde fois, pour trois ans en 2010, la présidente du Medef doit quitter son poste en juillet.
Elle l'avait sous-entendu, elle l'a confirmé : dans un entretien accordé au Monde daté du samedi 2 mars, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a indiqué sa volonté de se présenter à sa propre succession. Problème : les statuts de l'organisation patronale l'empêchent de briguer un troisième mandat.
La patronne des patrons a écarté les critiques, qui lui reprochent ses efforts pour faire modifier les règlements : "Le tam-tam selon lequel je serais une putschiste, ou classable dans la même catégorie que M. Poutine, procède d'une intention destructrice que je ne peux pas laisser se développer plus longtemps."
Une candidature officielle mûrement préparée
"J'ai l'audace d'espérer pouvoir soumettre ma candidature à un troisième mandat", a-t-elle confié au Monde. "J'ai animé une équipe qui a su construire des compromis, bâtir et signer des accords, comme cela n'avait jamais été le cas." Le quotidien Les Echos annonçait cette candidature dès mercredi.
Vendredi 1er mars, Laurence Parisot a effectué sa première visite au marché de Rungis (Val-de-Marne), en huit ans à la tête du Medef, fait remarquer le site d'Europe 1. Bien qu'elle se défende encore d'être entrée en campagne, dont l'ouverture officielle est fixée au début du mois de mai. "Ce n'est pas une campagne. Cela fait des années que je me déplace dans les entreprises, les usines."
Les statuts doivent être modifiés
Elue une première fois en 2005, puis une seconde fois, pour trois ans en 2010, Laurence Parisot ne peut briguer de troisième mandat dans l'immédiat, selon les règles du Medef. Elle avait soumis la question d'un changement des textes au comité statutaire de l'organisation, dès janvier. Celui-ci n'a pas encore émis ses recommandations mais "le fera certainement dans les deux prochaines semaines", a déclaré Laurence Parisot au Monde.
Après avoir reçu cet avis, la patronne des patrons français devra ensuite déposer officiellement sa demande au conseil exécutif, qui doit proposer ou non une motion à l'assemblée générale, laquelle aura éventuellement la charge de ratifier la modification des statuts. La prochaine réunion mensuelle des 45 membres du conseil aura lieu le 18 mars.
Une modification critiquée au sein même du Medef
La proposition d'une modification des statuts, alors que son mandat s'achève le 1er juillet, a attiré de nombreuses critiques à Laurence Parisot au sein du Medef. "Ça ressemble à la Russie de Poutine", avait lancé le président du Groupe des fédérations industrielles, Pierre Gattaz, en annonçant sa propre candidature à la succession de Laurence Parisot, lundi 14 janvier. Il réclamait que "la démocratie interne du Medef soit pleinement respectée".
Autre candidat déja déclaré, l'ex-médiateur de la sous-traitance, Jean-Claude Volot, est du même avis : "On ne change pas les règles du jeu cinq mois avant une élection", car ce serait, selon lui, "désastreux" en termes d'image et de crédibilité. Dans son entretien au Monde, Laurence Parisot revient sur ces tensions au sein de l'organisation : "Peut-être certains ont-ils été surpris au début de l'année par ma démarche, et je regrette de les avoir bousculés. Mais j'espère que cette phase est dépassée."
Cinq candidatures, une sixième en suspens
Hormis Laurence Parisot, quatre autre candidats se sont déjà fait connaître. Pierre Gattaz et Jean-Claude Volot, mais aussi le président fondateur du groupe Omea (Virgin Mobile) Geoffroy Roux de Bézieux, et le patron parisien de PME Thibault Lanxade.
Le président de la puissante Fédération patronale de la métallurgie (UIMM), Frédéric Saint-Geours, pourrait également se porter candidat mais il ne rendra sa décision qu'après le 6 mars.
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