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Le chômage progresse de 0,2% en avril

Le chômage est en hausse pour le 12e mois consécutif en France. Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 7,5% dans le pays. Il touche désormais 4 592 000 personnes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dans une agence Pôle emploi de Paris. (PHOTONONSTOP / AFP)

Mauvaise nouvelle sur le front de l'emploi... pour le 12e mois consécutif. Depuis un an, le chômage ne cesse d'augmenter en France. En avril, il a encore légèrement progressé, avec 4 300 demandeurs d'emploi en plus, selon les chiffres publiés, mercredi 30 mai, par le ministère du Travail et Pôle emploi.

7,5% de hausse sur un an  

Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (ceux n'ayant exercé aucune activité) a progressé de 4 300 (+0,1%) le mois dernier en France métropolitaine par rapport à mars, pour s'établir à 2 888 800. Sur un an, la hausse s'établit à 7,5%.

En tenant compte des personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi progresse de 0,2%, soit 9 200 personnes de plus, pour atteindre 4 318 500 (+6,5% sur un an). Il s'agit du chiffre le plus élevé depuis le début des statistiques fournies par le ministère, en janvier 1996. Avec les départements d'Outre-mer, le nombre de demandeurs d'emploi en catégories A, B et C est de 4 592 000.

Faire reculer le chômage : "une priorité" dit Jean-Marc Ayrault

"Nous héritons d'une situation", a commenté le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui concède que ces chiffres ne sont "pas bons". Il a par ailleurs répéter que sa "priorité", était avant tout de "faire reculer le chômage (...) Chaque situation de plan social fait l'objet d'un examen et d'une mobilisation, a-t-il assuré en marge d'un déplacement à Marseille. Il y a l'action d'urgence."

Le ministère du Travail a quant à lui souligné que cette faible augmentation de mars à avril (0,1%) du nombre des demandeurs d'emploi, s'inscrit dans un contexte de "recours intensif" aux "contrats aidés" et à "une évidente rétention (...) d'un certain nombre de plans sociaux."

Notant des "évolutions préoccupantes", notamment pour les demandeurs d'emploi de longue durée (+8% en un an), les seniors (+15,6% en un an) et une "forte poussée" des entrées à Pôle emploi à la suite d'un licenciement économique, le ministère "appelle à une mobilisation de tous les acteurs pour faire de l'emploi la priorité".

En mars, le chômage avait augmenté de 0,6%. En incluant les personnes exerçant une activité réduite, 4 309 000 de personnes cherchaient un travail. 

Des menaces de plans sociaux à l'horizon

Et l'optimisme n'est pas de mise pour la suite. Interrogé dans la matinale de RTL, le ministre du Travail, Michel Sapin, avait jugé"réaliste" le nombre, avancé par la CGT, de 45 000 emplois menacés par des plans sociaux dans les entreprises, en cours ou à venir. "Je ne peux pas vous dire ça à 100, à 1 000 ou à 10 000 près, ce qui est déjà beaucoup, mais oui il y a des inquiétudes réelles", a-t-il indiqué. 

Sapin sur le chômage : "Il m'étonnerait que l'évolution soit bonne" (Francetv info)

"Il faut éviter la généralisation [des plans sociaux], a-t-il alors rappelé. Il faut faire du cas par cas" et ne pas "laisser les dossiers s'endormir", précisant que les situations étaient parfois très différentes : "dans certains cas, ce sont des emplois déjà sur la table, qui sont déjà quasiment détruits. Dans d'autres cas, il est parfaitement possible de les sauver", a-t-il rappelé. 

Les questions de l'emploi, du chômage, mais aussi de la compétitivité des entreprises étaient au cœur d'une rencontre organisée mardi à Matignon entre le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et les organisations syndicales et patronales. Le sujet sera par ailleurs longuement évoqué lors de "la grande conférence sociale", qui se tiendra à L'Elysée d'ici le 14 juillet.

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