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Le grand rabbin de France reconnaît qu'il n'est pas agrégé de philosophie

C'est "L'Express" qui a révélé l'usurpation vendredi, quelques jours après que Gilles Bernheim est passé aux aveux concernant des accusations de plagiats.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, le 21 mars 2012 à Paris. (BENOIT TESSIER / REUTERS)

Il était passé aux aveux la semaine précédente, concernant des accusations de plagiats dans son livre Quarante méditations juives (Stock, 2011). Cette fois, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a reconnu mardi 9 avril sur Radio Shalom qu'il n'était pas agrégé de philosophie, comme il le prétendait jusqu'alors. Il exclut toutefois de démissionner.

"Il peut arriver de craquer"

C'est L'Express qui a révélé l'usurpation, vendredi. Après avoir consulté "les archives de la Société des agrégés de l'université, tous les palmarès de l'agrégation de philosophie de 1968 à 1986", l'hebdomadaire est catégorique : "Son nom n'apparaît dans aucune liste des reçus à ce concours, sans doute le plus prestigieux de l'université française".

Sur Radio Shalom, le responsable religieux a admis avoir usurpé son titre d'agrégé. "Lorsque vous arrivez à un concours, il peut arriver et c'est ce qui m'est arrivé, alors que les choses étaient très largement bien engagées, avec une réussite sinon certaine, en tous les cas probable ou possible, de craquer", explique-t-il.

"Parce qu'un événement tragique arrive au moment où l'on ne peut pas subir, dans sa vie intime, des événements extérieurs au travail intellectuel. Cela s'est passé ainsi." Ensuite, "laisser dire que on est agrégé permet de mettre un pansement sur une blessure qui est très forte et de vivre longtemps après".

Son entourage demande des comptes 

Dans l'affaire des plagiats, Gilles Bernheim avait avoué avoir réagi "avec maladresse" mais expliqué que le plagiat était l'oeuvre d'"un étudiant (…) à qui (il avait) confié des travaux de recherche et de rédaction"

Bouleversé par ces "révélations successives", le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, a estimé lundi que Gilles Bernheim devait "une explication à la communauté juive, frappée derrière lui, et plus largement à la communauté nationale dans laquelle sa place est importante".

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