Ayrault annonce une série de mesures pour lutter contre la pauvreté
Revalorisation du RSA, fonds débloqués pour le logement d'urgence... Le point sur les principales annonces faites par le Premier ministre à l'occasion de la conférence nationale de lutte contre la pauvreté.
POLITIQUE – Jean-Marc Ayrault veut "mettre fin à dix ans de fatalisme et de stigmatisation". Le Premier ministre a annoncé, mardi 11 décembre, plusieurs mesures de lutte contre la pauvreté, en clôture de la conférence nationale sur le sujet. Parmi elles, une revalorisation de 10% du RSA (Revenu de solidarité active) sur cinq ans et la création de 8 000 places d'hébergement d'urgence.
Voici les grands axes sur lesquels veut travailler le gouvernement.
Revaloriser le RSA
"Notre société est moins solidaire en 2012 qu'elle ne l'était il y a dix ou vingt ans. Cette dérive doit s'arrêter", juge le Premier ministre. Le RSA "socle", qui s'élève aujourd'hui à 475 euros, ne représente en effet plus aujourd'hui que 43% du smic, alors que son prédécesseur, le RMI, s'élevait à 50% du smic en 2002. Les associations et les syndicats réclament une mise à niveau.
Jean-Marc Ayrault souhaite réduire cet écart en procédant d'ici 2017 à une augmentation "de 10%, en plus de l'indexation annuelle sur l'inflation, avec une première revalorisation dès septembre 2013".
Quant au RSA activité, versé comme un complément de revenu pour les très bas salaires, "force est de constater qu'il n'a pas atteint ses objectifs", a-t-il reconnu. Il a annoncé une réforme sur ce dispositif et celui de la prime pour l'emploi "dès le premier trimestre 2013".
Mieux informer sur les prestations sociales
Par méconnaissance ou par honte, des milliers d'ayants droit ne réclament pas les prestations auxquelles ils peuvent prétendre. Ainsi, 68% des bénéficiaires potentiels du RSA activité ne le demandent pas, a rappelé le Premier ministre.
Le gouvernement entend à la fois simplifier les dispositifs et mieux les faire connaître. "Le problème des pauvres, ce n'est pas la fraude, c'est le non-recours aux droits", a martelé lundi la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, en ouverture de la conférence. "Des campagnes d'information sur les droits des personnes seront lancées en 2013", a assuré Jean-Marc Ayrault lors de son discours.
Relever le plafond de la CMU
Sur le plan de l'accès aux soins, le plafond qui donne droit à la Couverture maladie universelle (CMU), l'assurance santé pour les plus démunis, va être relevé. "Le plafond sera révisé de façon à couvrir 500 000 personnes de plus", a déclaré le Premier ministre, sans toutefois préciser le montant du nouveau plafond.
Le seuil actuel est de 7 934 euros et 4,3 millions de personnes en bénéficient.
Débloquer des moyens pour le logement d'urgence
Enfin, Jean-Marc Ayrault a annoncé la création de 4 000 places d'hébergement d'urgence pour les sans-abri et de 4 000 places en centre d'accueil pour les demandeurs d'asile (Cada), ainsi que la mise en œuvre d'une "garantie des risques locatifs" pour les plus modestes.
Actuellement, faute de places suffisantes en Cada, les demandeurs d'asile se tournent vers l'hébergement d'urgence, et représentent un tiers des appels au 115. "Les familles aujourd'hui à l'hôtel pourront ainsi être accueillies dans des conditions dignes", a insisté le chef du gouvernement. Au total, ces deux mesures représentent 100 millions d'euros de plus pour le logement et l'hébergement des personnes démunies. Avec les 1 000 places déjà annoncées par le gouvernement, cela portera à 9 000 le nombre de places d'hébergement supplémentaires pour 2013.
Selon Libération, pour augmenter le nombre de places disponibles, le ministère du Logement travaillerait notamment à une liste d'une soixantaine d'immeubles pouvant faire l'objet d'une réquisition. Sont concernés les logements vides depuis au moins 18 mois et appartenant à un investisseur institutionnel.
Renforcer les contrats d'insertion
Le gouvernement veut mettre en place une "garantie jeunes" pour les 18-25 ans. Cette dernière s'appuiera sur un dispositif existant, le Civis (contrat d'insertion dans la vie sociale). La mesure pourrait concerner chaque année 100 000 jeunes en grande difficulté d'insertion.
Les bénéficiaires recevront une allocation d'un montant équivalent au RSA pendant les périodes d'inactivité. Le dispositif, qui sera lancé en septembre 2013 dans dix territoires pilotes, comprend un accompagnement, des propositions de formation et d'emploi que le jeune devra accepter.
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